Construire et vivre dans des zones inondables
Article lu 13647 fois, depuis sa publication le 04/03/2010 à 09:00:00 (longueur : 3614 caractères)
C’est tout à fait possible à condition de prendre les mesures de sécurité qui s’imposent, pour ne pas mettre en péril des vies humaines et les biens.
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C’est ainsi que sont nés, les premiers bâtiments sur pilotis au bord des lacs et des rivières et, plus tard des digues en terre, pour protéger les habitants de la monté plus ou moins saisonnière des eaux.
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Les Pays Bas ont gagné des terres sur la mer, en construisant des « polders » endigués et drainés, pour les protéger conte les infiltrations et la montée des eaux, qui représentent aujourd’hui un tiers du pays.
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Depuis peu, on y étudie avec la plus grande attention, le risque de voir monter le niveau des océans, du fait du réchauffement climatique, en vu du rehaussement et du renforcement des digues existantes, à finaliser à temps.
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La France vient de subir une tempête dévastatrice, plus ou moins importante, selon les zones touchées, provoquant, à cause de la conjonction exceptionnelle d’autres facteurs, des inondations meurtrières sur les côtes atlantiques, principalement en Vendée et en Charente-Maritime.
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Les vents violents ont déferlés sur la côte, en présence d’une forte marée et d’une dépression atmosphérique, qui a provoqué une monté des eaux, qui se sont écrasée sur les digues anciennes, plus ou moins vétustes, avec un force telle que beaucoup n’y ont pas résistées ou n’étaient pas suffisamment élevées.
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S’agissant d’une catastrophe naturelle pris en charge par les assureurs au titre de la garantie CAT.NAT, après publication d’un arrêté interministériel, celui-ci, contrairement aux usages habituels, a été délivré immédiatement.
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Cependant, une fois les procédures d’indemnisation qui s’en suivent lancées, les acomptes et indemnités versés, se posera immédiatement la question de la reconstruction sur place des bâtiments détruits ou gravement endommagés, pour lesquels il faudra obtenir un permis de construire.
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Aujourd’hui, des voies s’élèvent pour dénoncer, pèle mêle, les permis de construire délivrés dans des zones inondables, la vétusté, voire l’insuffisance des digues destinées à leur protection, ou le principe même d’autoriser des constructions derrières des digues.
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Pour Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’Ecologie, la solution va de soi :
« Il faut durcir les règles, ne pas construire dans les zones derrière des digues … Même si on est constamment accusé de vouloir empêcher les constructions.»
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Répondant à une première urgence, le Président de la République a décidé de faire procéder à un audit des digues de protection existantes, en demandant « un plan digue » à établir, par le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo.
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L’autorisation de reconstruire dans les zones sinistrées, si jamais elle doit être donnée, sera retardée en attendant les conclusions de l’audit, puis les modifications à apporter aux plans d’urbanismes.
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A propos des digues, destinées à résister à la montée des eaux dans le futur, il faut intégrer dans les calculs, comme aux Pays Bas, le risque d'élévation du niveau des océans, imputable à réchauffement climatique.
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Pour les savants cette remontée est une certitude, mais ils sont dans l’impossibilité de la quantifier avec un minimum de précision et, de toute façon, leurs avis respectifs divergent notablement.
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Il faut aussi évaluer le risque de voir se reproduirez le phénomène à l’origine de la catastrophe, qui est une sorte d’équation à deux inconnues avec, comme difficulté supplémentaire, l’obligation de se rencontrer en même temps.
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Les mathématiciens trouveront bien la formule pour en calculer la probabilité dans le temps.