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La réforme de l’assurance-maladie aux Etats-Unis a du plomb dans l’aile
Article lu 13981 fois, depuis sa publication le 27/01/2010 à 14:10:00 (longueur : 3336 caractères)
La réforme de l’assurance maladie, attendue depuis des décennies, doit permettre à près de 35 millions d’américains, sur la quarantaine de millions dépourvus de toute couverture santé, d’obtenir une assurance soutenue par l’Etat et par la même de pouvoir accéder aux soins, ce qui leur fait cruellement défaut.
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On ne peut pas dire que les pouvoirs publics et en particuliers les Etats fédéraux ne font rien au regard des soins de santé, car grâce, aux systèmes Medicare et Medicaid les retraités, les jeunes enfants et les plus démunis peuvent accéder aux soins, offerts par des dispensaires et par les hôpitaux publics.
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Le restant de la population, estimé à près de 60% relève du privé, qui pratique des tarifs hors du commun et à la couverture desquels répond un marché de l’assurance santé concurrentiel mais très sélectif, qui laisse sur le carreau une quarantaine de millions d’habitants, ceux qui en ont le plus besoin.
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Plusieurs administrations fédérales, avant celle de Barack Obama, se sont attaquées vainement à la solution du problème, dont la dernière en date, celle l’administration démocrate de Bill Clinton, qui en avait confié la mission à son épouse Hilary, a été obligée à son tour de jeter l’éponge, au bout de deux ans de vains efforts.
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En fait, les représentants conservateurs, les membres du parti républicain sont farouchement opposés à toute réforme, et ceux, plus ouverts, du parti démocrate, ont encore du mal à s y résoudre.
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C’est dans ce contexte peu favorable que le candidat Obama a inscrit à son programme une réforme audacieuse de l’assurance maladie et, une fois élu, il a tenu à la mettre en application.
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Son projet de loi a été voté par la Chambre des représentants, l’équivalent de notre Sénat, mais a eu du mal à passer, tel quel au Sénat, alors que Barak Obama y disposait, tout juste de la majorité qualifiée de 60 voix nécessaires à son passage, dont celle du sénateur démocrate Ted Kennedy, qui vient de mourir.
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Ensuite, tout c’est joué le 19 janvier, lorsque à la grande surprise un républicain a été élu pour remplacer le sénateur démocrate décédé, ce qui prive Barack Obama de la majorité qualifiée, dont il disposait la première année de son mandat.
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Aujourd’hui, les spéculations vont bon train pour sauver la réforme attendue par des millions américains privés d’assurance, alors que les démocrates cherchent frénétiquement un plan B qui leur permettrait de sauver l’essentiel.
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L’une des solutions consisterait de se contenter du projet minimaliste voté au Senat avant Noël, puis de l’amender lors de la procédure budgétaire, qui n’exige qu’une majorité simple, à la portée des démocrates, alors que la poursuite de la réforme au Senat, exige la une majorité qualifiée, dont Barack Obama ne dispose plus.
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Alors que la Chambre des représentants avait adopté l’intégralité du projet, dont le dispositif essentiel était la création d’un secteur d’assurance public,ce qui ne plait pas aux républicains, celui-ci a été retiré du texte voté par le Senat et doit être considéré comme définitivement écarté de la réforme, au cas où elle devait aboutir.
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Aujourd’hui, il est difficile de préjuger du sort qui lui sera réservé, à quelques mois des élections de mi-mandat, alors que les élus qui y sont favorables auront à mettre en jeu, à cette occasion, leur mandat.