Une urgence mondiale, la lutte contre l’obésité
Article lu 16265 fois, depuis sa publication le 10/12/2009 à 10:00:00 (longueur : 3073 caractères)
L’Organisation mondiale de la santé, l’OMS estime que l’obésité, à ne pas confondre avec une simple surcharge pondérale, le surpoids par rapport à un poids normal, devrait toucher 700 millions de personnes dans le monde en 2015.
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En France, elle est passée de 8,5% à 14,5% de la population adulte en douze ans, soit 6,5 millions de personnes, selon l’enquête Obépi-Roche rendu publique le mois dernier.
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La fréquence des obésités sévères est passée de 1,5% en 1997 à 3,9% en 2009 et, en même temps, la prévalence du surpoids reste élevée, à 31,9 actuellement contre 29,8 il y a 12 ans.
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L’obésité est une maladie qui touche davantage les populations défavorisées du fait d’une alimentation déséquilibrée, un manque d’activité physique, mais également, fréquemment, sur un terrain génétique favorable.
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Cependant, la France en est relativement préservée par rapport à ses voisins britanniques où l’obésité atteint environ 27% et des Etats-Unis où elle atteint 30%, sans doute grâce, entre autres, à de meilleures habitudes alimentaires.
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Ce n’est pas une raison de se voiler la face, en France aussi l’obésité et le surpoids qui la précède, toujours en progression, sont de sérieux problèmes de santé.
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Aussi, la France a été, dès 2001 l’un des rares pays à lancer un programme de prévention autour de la nutrition, sous la forme du PNNS, le Programme national nutrition santé, qui n’a pas empêché, comme le montrent les chiffres, à l’obésité de progresser, mais sans ce programme, les chiffres auraient probablement été pires.
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Le PNNS de 2001 a été suivi d’un PNNS 2 et un troisième est en cours de préparation.
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Il ne faut pas relâcher la pression qui, selon le président de la Société française de santé publique doit agir sur l’environnement des individus en touchant la famille, l’école, les entreprises, leurs cantines et le niveau sociétal.
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Ces actions sont soutenues par une vingtaine de sociétés médicales qui se sont unies pour souligner l’urgence de passer aux actes.
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Cependant, il ne faut pas se limiter aux messages, il est nécessaire de disposer, selon les experts en nutrition mais aussi dans l’esprit des cardiologues et des pédiatres, de dispositions législatives nouvelles dans le domaine de la santé, de l’agriculture et de l’éducation et sans doute dans bien d’autres domaines en relations avec l’alimentation.
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Il faut s’attendre, pour répondre à cette attente à une initiative présidentielle, car Nicolas Sarkozy a chargé Anne de Danne, la déléguée générale de la Fondation Wyeth pour la santé de l’enfant et de l’adolescent, de lui remettre pour le 15 décembre, donc très prochainement, un rapport sur la prévention de l’obésité.
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Selon Anne de Danne, de nombreuses initiatives ont déjà été prises dans le domaine de l’alimentation, compte tenu d’une responsabilité professionnelle concertée, alors que les initiatives sur l’absence ou l’insuffisance de l’activité physique sont moins avancées.
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Les regards se portent aujourd’hui sur le prochain PNNS 3 dont on attend de nouvelles initiatives bénéfiques pour la santé.