Un indicateur récent, dont on a tendance à abuser, celui de la température ressentie
Article lu 18189 fois, depuis sa publication le 07/02/2012 à 10:45:27 (longueur : 2909 caractères)
Depuis la chute des températures de ces derniers jours, les météorologues ne parlent plus que de « températures ressenties » énoncées à longueur de journées sur les chaines de télévision et à la radio.
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La température de l’air prise sous abri n’est plus que citée pour mémoire et on y ajoute, à satiété, la température ressentie, qui intègre l’exposition au vent.
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Cependant, cet indicateur, il faut le préciser, n’a pas de légitimité scientifique.
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En effet, il a été élaboré de manière empirique aux Etats-Unis avant les années quarante où il est désigné par « wind chill » puis largement utilisé au Canda, pays exposé, plus que d’autres au froid et au vent.
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Cependant, il reste toujours sans unité se compte, ce qui lui confère son caractère empirique, à utiliser avec précaution.
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Selon Jérôme Lecou, ingénieur prévisionniste à Météo-France, il faut toujours le comparer à la température exprimée en degrés Celsius, ce qui est généralement le cas car sinon on risque de tomber dans le sensationnel.
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La température ressentie prend en compte la sensation du vent, pour ceux qui y sont exposés et elle est systématiquement nettement inférieure à la température en degré Celsius, donc plus impressionnante,
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Avec cet indice, on peut atteindre en France des températures extrêmes, inférieures à -20 degrés, qui conduit à comparer certaines de nos régions à la Sibérie, ce qui est loin d’être le cas.
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Au Canada, où la température peut descendre jusqu'à - 40, la formule du « wind chill » est encadrée de manière très stricte, pour permettre à la population de se protéger utilement contre le vent.
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Pour cette raison elle est affichée dans la rue et il est même possible, grâce à un logiciel, de la calculer soi même.
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Son intérêt est de permettre à la population de se protéger utilement, dans un pays exposé à des variations de températures considérables, selon de la direction du vent, qui peuvent y évoluer en un minimum de temps.
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En France, les premières cartes de vigilance élaborées par Météo-France en collaboration avec l’Institut de veille sanitaire remontent au début des années 2000, pour prendre en compte l’aspect sanitaire du climat et pour sensibiliser les catégories de la population ayant une exposition accrue au froid, comme les personnes sans abri.
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Depuis 2009, on parle de vigilance « grand froid » un problème devenu d’actualité en ce moment.
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L’Organisation météorologique mondiale, l’OMM est sur le point de développer un indice universel, l’Indice climato-thermique UTCI, basé sur une modélisation des échanges thermiques entre le corps humain et l’air ambiant, qui devrait se substituer le moment venu à l’actuel indicateur actuel de température ressentie.
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La rédaction de RiskAssur vous propose un petit calculateur de la température ressentie :
Utiliser le calculateur de vitesse ressentie