La démesure ne connait pas de limite, le risque non plus

Alors que le Costa Concordia git toujours sur son flanc devant l’île de Giglio en Toscan, la compagnie Costa Croisière vient d’inaugurer, un autre géant des mers, destiné aux croisières, un peu plus grand que celui qu’elle vient de perdre.
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En effet, le Costa Fascinosa dont il s’agit, long de 290 mètres et de 35,5 mètres de large est impressionnant avec ses dix sept ponts, qui le font plus ressembler plus à un hôtel, qu’à un navire, à un détail près, qu’il est entouré d’eau.
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Il est prévu pour transporter 3 800 passagers et 1 110 membres d’équipage, alors que le défunt Costa Concordia n’en transportait que 3 200, ainsi qu’un millier de membres d’équipage.
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Cependant, on ne peut pas reprocher à Costa Croisière de ne pas avoir tiré d’enseignements quant à la démesure des navires de croisière quelle met en service, car son Fascinosa était pratiquement achevé au moment du naufrage du Concordia.
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Les navires de croisière sont exposés, comme tout autre navire aux « fortunes de mer » avec un risque aggravé, imposé par l’évacuation, des milliers de personnes, de tous âges et certains à mobilité réduite et cela quelque soit l’état de la mer.
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Certes, les passagers bénéficieraient de l’assistance des membres de l’équipage, soit pratiquement un pour trois passagers, seulement, sans mettre en cause leur dévouement, ils n’ont reçu qu’une formation théorique et peu d’entre eux, s’agissant pour l’essentiel de personnel hôtelier, sont de véritables marins.
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Cette question ne s’est pas posée en terme de « vie ou de mort » lors du naufrage du Costa Concordia, qui s’est produit en présence d’un nombreux public à terre, à quelques encablures d’une plage et d’un port.
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Mais malgré tout, alors que l’évacuation était prévue et prévisible et aurait du se faire dans l’ordre, l’accès aux zones d’évacuation s’est produit dans une grande confusion et à aucun moment, les autorités responsables de la sécurité, sur le navire, ont pu constater l’évacuation totale du navire.
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C’est un miracle qu’il n’y eu qu’une trentaine de morts.
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On sait qu’il est déjà difficile de canaliser une foule sur terre, alors est-il raisonnable d’entasser 5 000 personnes sur un navire destiné à circuler en mer, loin de de toute assistance et de secours en cas de besoin.
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Après le naufrage du Concordia, causé par l’imprudence de son commandant, qui a voulu s’approcher trop près de la côté, le gouvernement italien a adopté à la hâte un décret interdisant à des navires de grande dimension de s’approcher trop près des côtes, pour protéger les réserves naturelles.
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Il devrait être de même prochainement pour la protection de la lagune de Venise, port de relâche des navires de croisière, mais ce n’a rien à voir avec la protection des personnes embarquées.
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La seconde question que l’on peut se poser, en termes de risques, est celui de la résistance d’un navire de la hauteur du Faseinosa aux forces du vent.
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Nous avons le témoignage d’un lecteur qui a vécu une tempête en Méditerranée, sur le paquebot Franc, le long du massif de l’Estérel, d’une force telle qu’il était dans l’impossibilité de sortir les stabilisateurs dont il était doté.
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Le France construit pour des traversées transatlantiques tanguait de gauche à droite, sous l’effet du vent et d’une mer déchantée, malgré la puissance de ses machines et de son tirant d’eau.
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Alors quel aurait été le comportement lors d'une tempête de cette nature, d’un navire de croisière avec ses 17 ponts.
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Cependant, le risque le plus grave auquel un navire de croisière est exposé, est le risque d’incendie.
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Bien que, s’agissant de navires modernes, toutes les mesures de sécurité sont supposées prises, fort des retours d’expérience du passé tant en ce qui concerne le choix des matériaux de construction, les moyens de détection et d’extinction, car, le déclenchement régulier de « feux » est inévitable dans ces véritables villes flottantes que sont ces navires de croisières démesurés.
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Ils peuvent se déclencher dans la salle de machines, dans les installations électriques, les cuisines, les stockages, les salles de spectacles et, surtout dans les centaines, voire les milliers de cabines qui referment nécessairement des matières inflammables dans les bagages des touristes.
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Cependant, « Feu » ne signifie pas « sinistre » en sachant que d'importantes installations – par exemple - de raffinage et de pétrochimie connaissent pratiquement un « feu » toujours maîtrisé par le personnel et l’équipe d’intervention, un par jour.
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Les membres de l’équipage des navires de croisière sont nécessairement formés à l’intervention rapide contre tout feu et des équipes de secours doivent être disponibles à intervenir avant qu’un feu ne puisse dégénérer.
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Alors que dire de navires anciens, comme le Costa Allegra, un ancien porte conteneur voué à la casse mais transformé en navire de croisière et qui vient de subir, en pleine mer un incendie de machines, qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques.
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Cependant, il n’est pas question, de mettre un terme à cette activité, tant qu’il y a une clientèle solvable qui accepte de s’embarquer pour des croisières en mer, tant que les navires répondent aux normes de sécurité publiques et que les assureurs acceptent de les couvrir et d’assurer les passagers.
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Selon un sondage communiqué par Costa Croisières, 84 % des italiens et 78 % des européens font confiance aux croisières, qui restent un marché florissant et attitrent de nouvelles catégories sociales de voyageurs.