Les standards accompagnent la lutte pour le climat (Pr Jean-Paul Louisot)

« Nous devons simplement faire tout ce qui est en notre pouvoir pour ralentir le réchauffement climatique avant qu'il ne soit trop tard… La science est claire. Le débat sur le réchauffement climatique est terminé. » (Arnold Schwarzenegger, acteur et ancien gouverneur de Californie)

L'importance grandissante des risques ESG dans les portefeuilles de risques de tous les organismes impose à la communauté du risk-management, praticiens et universitaires de suivre avec attention les échanges et débats qui ont lieu au cours des différentes COP, et la COP 30 ne fait pas exception.

Un marathon de mitigation, une multitude d'idées et un labyrinthe de multilatéralisme. Mais alors que le soleil se couchait sur Belém, et que le dernier maillet tombait après deux semaines de négociations sur la crise climatique, le monde s'est demandé : la COP30 a-t-elle rapproché le monde d'un avenir plus sûr, plus juste ?

Cette COP, accueillie pour la première fois au cœur de l'Amazonie en bordure de la forêt amazonienne, avait un poids symbolique et politique énorme. Elle a été présentée par beaucoup comme la « COP de mise en œuvre » – une chance de transformer les promesses de l'Accord de Paris et du Bilan mondial de 2023 en actions concrètes. Alors, qu'est-ce que cette COP a accompli ?

Juste avant le début de la COP30, l'UE a confirmé sa nouvelle CDN : un engagement à réduire de 66,25 % à 72,5 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2035 (par rapport aux niveaux de 1990), ancré dans son objectif nouvellement adopté pour 2040 de réduction nette des émissions de GES de 90 %, marquant clairement la voie vers la neutralité climatique d'ici 2050.

Plusieurs grandes économies, dont le Brésil, le Japon, la Norvège, Singapour, l'Afrique du Sud, la Suisse, les Émirats arabes unis et le Royaume-Uni, ont également intensifié leurs efforts et soumis des plans climatiques plus stricts à l'approche de la COP30. Mais certains des plus grands émetteurs du monde finalisent encore leurs plans, ou ont annoncé des objectifs qui sont bien en deçà de ce que la science estime nécessaire.

À Belém, les pays en développement ont appelé à un soutien beaucoup plus important pour l'adaptation. Les projets qui protègent des vies face au changement climatique — par exemple, la construction de défenses contre les inondations ou de systèmes d'eau résistants à la sécheresse —ont historiquement eu du mal à attirer autant de financement privé que les projets qui réduisent les émissions – par exemple, l'efficacité énergétique et les projets d'énergie renouvelable.

À l'occasion de la COP30, l'ISO et ses partenaires ont mis en avant le pouvoir des Normes internationales pour transformer les ambitions climatiques en actions mesurables. À travers deux semaines de discussions de haut niveau et de sessions interactives, le Pavillon des normes est devenu le centre pour la collaboration, l'échange de connaissances et les solutions pratiques.

L'ISO s'est associée à la CEI et à l'ULSE pour accueillir le Pavillon, avec le soutien de 18 autres organisations internationales, agences des Nations Unies et coalitions du secteur privé. C'était l'une des plus grandes coalitions de normes à s'engager collectivement lors d'une conférence sur le climat des Nations Unies. Ensemble, nous avons démontré comment des cadres partagés et une action coordonnée peuvent transformer un élan en impact.

Qu'il s'agisse de soutenir les gouvernements, d'orienter les industries ou de favoriser la coopération mondiale, le travail de l'ISO à la COP30 a clairement montré que les normes ne sont pas seulement des outils techniques, elles constituent l'épine dorsale de la confiance, de la transparence et de l'impact dans l'action pour le climat.
« Le changement climatique est un énorme défi, mais il peut être intégré si les gouvernements, les entreprises et les individus travaillent ensemble. » (Sir Richard Branson)

Pourquoi les normes sont le héros discret de la mise en œuvre à la COP30
« On refuse d'admettre le fait-même de la diversité culturelle; on préfère rejeter hors de la culture, dans la nature, tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous laquelle on vit. (Claude Lévi-Strauss — Race et Histoire)

Pour la mise en œuvre de la COP, les normes internationales sont passées d'une infrastructure de base à des outils de mise en œuvre explicites. En effet, lors de la COP30, le rôle de l'ISO dans la gouvernance mondiale du climat est passé au premier plan. Largement surnommée la « COP de la mise en œuvre », la conférence de cette année a clairement montré que la mise en œuvre n'est pas seulement rhétorique – elle dépend d'outils pratiques.

Pour l'ISO, ce message s'est traduit par une visibilité sans précédent : le programme d'action de la COP30 a explicitement reconnu les normes internationales comme des outils clés pour éliminer …

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