Des leçons seront à tirer en France de la catastrophe de Fukushima
Article lu 17055 fois, depuis sa publication le 22/11/2011 à 09:49:39 (longueur : 2885 caractères)
Pour le moment, il ressort du rapport rendu public par l’Institut de radioprotection et de sureté nucléaires l’IRNS, qu’aucune des installations nucléaires françaises ne présente de risques justifiant sa fermeture.
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Cette conclusion est le fruit des évaluations complémentaires de sûreté, les stress tests, demandés aux exploitants, à la fois par Bruxelles et par notre gouvernement à la suite à la catastrophe de Fukushima.
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Cependant, le diagnostic dressé par la centaine d’experts qui ont rédigé le rapport est loin d’être totalement rassurant car, fort justement de l’expérience de Fukushima, il pose la question de la résistance des installations aux catastrophes naturelles, telles qu’ »elles se manifestent actuellement.
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Depuis la catastrophe de Fukushima, il faut se placer dans l’hypothèse d’une catastrophe naturelle d’une ampleur exceptionnelles à laquelle les installations nucléaires devront être en mesure de résister, qu’il s’agisse de séismes, d’inondations ou de tempêtes.
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L’IRNS a constaté à cet égard, que par rapport au référentiel de sûreté en vigueur, un certain nombre d’écarts de conformité ont été relevés, comme par exemple l’insuffisance des réserves d’eau destinées à l’alimentation de secours des générateurs de vapeur.
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Souvent, il ne s’agit pas de défauts majeurs mais de facteurs de fragilisation en cas d’accidents, tels qu’un ingénieur sécurité peut le constater dans n’importe quelle installation industrielle et auquel il est facile de remédier.
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Cependant, sur certains des sites, les référentiels de sûreté ne sont plus en concordance avec les connaissances actuelles sur les risques naturels, ce qui fait que les normes de sécurité appliquées vis-à-vis de certains d’entre eux, comme ce fut le cas à Fukushima, doivent être renforcées.
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Ainsi, sept sites nucléaires sont plus particulièrement exposés car leur sauvegarde, en cas de survenance d’un évènement naturel majeur, d’une intensité supérieur à celle initialement prévue, n’est pas garantie.
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Pour cette raison, les experts préconisent de mettre en œuvre une défense renforcée de leurs équipements cruciaux, en particulier ceux qui forment le noyau dur, assurant les fonctions vitales des réacteurs.
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Cette exigence de protection renforcée est spécifique à chaque site et vaut aussi pour l’EPR de Flamanville en cours de construction.
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Sa mise en œuvre va prendre, selon l’Autorité de sûreté nucléaire, I'ASN, des années et nécessitera des investissements massifs.
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C’est après la remise de son rapport, début 2012, au gouvernement français et à la Commission européenne que l’ASN fera ses prescriptions aux exploitants, c'est-à-dire à EDF.
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Entre temps, le rapport de l’IRNS et les conclusions qui en seront tirées ne manqueront pas d’alimenter le débat sur l’avenir de la filière nucléaire française, dont le sort dépendra des résultats des élections à venir.