Les affres des RiskManagers

Le riskmanagement n’est pas une fonction comme les autres.
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On ne lui a pas trouvé de désignation satisfaisante en français à substituer à celle importée des Etats-Unis, cependant nous l’utiliserons ici, pour les besoins de notre commentaire.
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Ainsi, que l’on traduise riskmanagement par gestion ou par maîtrise des risques, l’appellation de la fonction que l’on pourrait décliner comme gestionnaire des risques, ne parle pas à l’esprit.
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Pour cette raison, sauf à accepter en France l’utilisation du titre d’origine étrangère, on fini par utiliser, sans conviction le titre de Directeur des risques et des assurances, sans nécessairement accorder à celui qui le porte, le niveau hiérarchique de directeur.
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Depuis peu, on voit apparaitre, pour répondre aux nouvelles exigences patrimoniales, financières et comptables vis-à-vis des actionnaires, un Directeur général des risques.
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Celui-ci est rattaché à la direction générale et a pour fonction d’identifier les risques aléatoires et spéculatifs qui pèsent sur le patrimoine de l’entreprise, afin de permettre à l’entreprise de les intégrer dans les comptes sociaux.
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Son activité cumule le contrôle de gestion, l’audit et le financement des risques et il doit en rendre compte dans un rapport annuel sur l’exposition aux risques de l’entreprise.
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Il y a une trentaine d’année, à l’occasion d’un congrès réunissant assurés et assureurs, un participant a demandé à un conférencier de lui dire quelles étaient, selon lui, les qualités exigées d’un bon riskmanagers.
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Le conférencier lui a répond répondu sans hésiter « qu’un bon RiskManager était un RiskManager qui avait de la chance ».
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A cette époque, il suffisait de ne pas avoir trop d’accidents de travail, de ne pas avoir de sinistres majeurs touchant aux biens de l’entreprise ou causant des dommages aux tiers, pour rester dans l’épure de celui qui a de la chance.
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Aujourd’hui, il faut y ajouter la protection de l’environnement qui est devenu un risque majeur pour les entreprises.
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Une entreprise est vite cataloguée du fait des nuisances qui lui sont attribuées, aussi bien à tord qu’à raison.
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Si l’on veut toujours retenir le critère chance pour noter les RiskManagers, que dire de celui de Costa Croisière ,qui après les naufrage du Coste Concordia échoué une plage de la Toscane en Italie, a été confronté à la panne, survenue quelques semaines plus tard, après un incendie de machine, au Costa Allegra, dérivant avec ses passagers et son équipage en plein dans l’Océan Indien.
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Les bateaux de croisières sont d’immenses hôtels flottants, comparables à ceux de Las Vegas, à l’exception près de ne pas être implanté sur la terre ferme ce qui en facilite l’évacuation, mais de pouvoir se trouver, dans la pire des situations que l’on puisse envisager, au milieu d’une mer déchainée avec des milliers de personnes à leur bord.
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A la réflexion, on peut dire que le RiskManager de Costa Croisière, avec seulement une trentaine de morts sur les bras, a eu de la chance.
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On ne sait pas quel rôle, il a joué dans la proposition d’indemnisation des passagers, mais celle-ci a été un pur échec.
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Alors que dire des RiskManagers des groupes pétroliers, pour commencer par celui de BP, à l’origine de la plus importante pollution en mer connue dans golf du Mexique.
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Plus récemment, il y a la fuite de gaz sur un puits dont Total a perdu le contrôle, en mer du Nord, au large de l’Écosse et qu’il reste à colmater.
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Lorsqu’un sinistre de cette importance se produit, la responsabilité en incombe de droit au Président directeur général, qui peut se protéger par les délégations de pouvoir.
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Le RiskManager peut en avoir sa part, s’il a reçu des délégations de pouvoir dans le domaine de la sécurité, dans la mesure où il dispose de la connaissance des moyens et de l’autorité nécessaires pour les exercer.