Des soins dentaires à double, voire à triple vitesse
Article lu 86920 fois, depuis sa publication le 13/03/2012 à 08:57:01 (longueur : 3172 caractères)
En ces temps de difficultés financières pour une fraction croissante de la population, les soins dentaires sont devenus inabordables pour beaucoup d’assurés sociaux, qu’ils soient bénéficiaires ou non d’une assurance santé complémentaire.
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Aujourd’hui, le dentaire représente les deux tiers des renoncements de pose de prothèses pour raison financière car leur prix est devenu le frein à l’accès aux soins, pourtant indispensable car personne ne veut rester avec une bouche édentée.
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C’est dans ce contexte que viennent de débuter de nouvelles négociations conventionnelles entre les représentants des chirurgiens-dentistes, l’Assurance maladie de la Sécurité sociale et les complémentaires santés.
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La situation présente est, selon les représentants des chirurgiens dentistes, imputable à l’insuffisance de la tarification des soins dentaires courants qui oblige les praticiens à la compenser en majorant le prix des couronnes et autres prothèses dentaires, notamment des implants.
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Les praticiens sont allés trop loin dans ce domaine, en profitèrent de la libération des tarifs des prothèses en 1986.
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Actuellement sur une couronne tarifée 100 euros, est facturée en moyenne entre 500 et 600 euros, l’Assurance maladie rembourse 70% des 100 euros, soit 70 euros, ce qui frise le ridicule.
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Les assurances santé complémentaires courantes qui couvrent entre 100% et 400 % des remboursements de l’Assurance maladie complètent, les prestations publiques à hauteur de ce pourcentage, soit entre 30 et 210 euros.
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Ainsi la prise en charge globale est comprise entre 100 et 280 euros pour une dépense généralement située entre 500 à 600 euros pour une dent, mais pouvant aller jusqu’au double, en fonction de la notoriété du praticien.
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Signalons que certaines assurances complémentaires garantissent différemment les prothèses dentaires, sous la forme d’un plafond par dent, mais avec une prise en charge limitée à une seule dent par an.
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Finalement, ce n’est qu’une question de choix de l’assureur, en fonction de la prime demandée.
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Malgré les prix pratiqués, de plus en plus de dentistes font fabriquer les couronnes et autres implants en Asie, rendu possible par la transmission électronique des données pour la fabrication, ce qui, indépendamment de l’économie est souvent plus pratique que de traiter avec un prothésiste en France.
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Les chirurgiens dentistes se disent prêt, dans le cadre des négociations en cours, à faire un effort sur les dépassements d’honoraires, si les tarifs des soins courants sont revalorisés.
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C’est le retour de l’éternel problème, plus d’actualité que jamais, celui de l’impossibilité pour l’assurance maladie, vue son déficit, de faire un geste conséquent en direction de la revalorisation de ses tarifs.
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Or, les dépassements d’honoraires des dentistes atteignent maintenant 4 milliards d’euros par an, du fait de l’envolée des prix.
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Les assurés désargentés, peuvent passer par les écoles dentaires dont la capacité d’accueil est limitée, alors que d’autres, décident de se rendre à l’étranger s’ils ont plusieurs dents à remplacer et cela à des conditions financières plus abordables que celles en France.