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Un plan justice-climat pour les pays les plus vulnérables
Article lu 12243 fois, depuis sa publication le 09/11/2009 à 08:30:00 (longueur : 2979 caractères)
Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, souhaite bâtir un « axe de justice sociale et écologique », à l’occasion de la conférence international sur le climat à Copenhague en décembre prochain où, à défaut, plus tard.
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Arrêtons-nous un instant sur ce « plus tard » qui apparaît pour la première fois dans les déclarations des responsables politiques, qui veulent devancer un possible échec de la conférence de Copenhague.
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En effet, le secrétaire général de l’ONU ne dit pas autre chose en parlant d’un accord politique à Copenhague, qui conduira à de nouvelles négociations après le sommet, tout en défendant le principe d’un traité efficace et contraignant.
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Le ministre français de l’Ecologie a défendu l’idée du plan justice-climat à l’occasion de la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement à Bruxelles, pour préparer la position de l’Union européenne, qui souhaite jouer un rôle de chef de file dans la lutte contre le réchauffement climatique.
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Pour l’Europe des 27, l’objectif est double, il s’agit d’une part d’amener les nations les plus démunies, donc les plus vulnérables, selon Jean-Louis Borloo , à contrôler leurs émissions de gaz à effet de serre et, d’autre part, à faire monter la pression sur les deux grands pollueurs, la Chine et les Etats-Unis.
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L’Union européenne est prête à aider les pays pauvres, mais n’a pas encore réussi à se mettre d’accord, ni sur sa participation à l’effort global, ni à la répartition de celle-ci entre ses membres.
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Ce « retard à l’allumage » n’a pas empêché Jean-Louis Borloo de présenter une ébauche de son plan « justice climat ».
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Ce plan ne comporte ni chiffres, ni calendrier et se contente d’expliquer sa raison d’être et les objectifs qui en découlent tout naturellement.
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Pour Jean-Louis Borloo, les pays industrialisés ont beaucoup pollué et doivent se mobiliser pour financer le développement des énergies renouvelables dans les pays les plus vulnérables.
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Ceux-ci représentent 1,2 milliard de personnes et ce sont eux qui souffrent le plus violemment du dérèglement climatique, qui se manifeste chez eux sous la forme de catastrophes naturelles en leur fraisant subir une véritable « triple peine ».
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Pour Jean-Louis Borloo, il s’agit de bâtir un axe de justice sociale et écologique, dans le cadre d’une véritable solidarité mondiale climatique, alors que certains pays pauvres, désabusés, n’envisageaient même plus de se rendre à Copenhague.
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Pour financer cet effort, les pays industrialisés ne peuvent pas répondre qu’ils ont les poches vides, bien que ce soit malheureusement le cas et, sans instaurer un impôt nouveau, il faudra réfléchir à des financements innovants, pour être en mesure d’attribuer cet argent à des programmes précis comme des barrages hydrauliques et des centrales solaires.
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Jean-Louis Borloo compte jouer sur la crédibilité dont bénéficie notre pays depuis le Grenelle de l’environnement et sur le « paquet climat européen » pour faire prospérer son projet.