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L’idée d’une approche actuarielle des retraites par répartition
Article lu 12036 fois, depuis sa publication le 10/09/2010 à 10:00:00 (longueur : 3320 caractères)
Les retraites par répartition ont un point commun avec celles par capitalisation, le rôle de l’espérance de vie des crédits rentiers ou des pensionnés, détermine la durée des pensions à la charge du régime.
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Dans un régime par capitalisation, l’assureur doit, à partir du capital qui lui été cédé, servir la rente viagère convenue, jusqu’au décès du crédit rentier.
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Dans un régime par répartition, il s’agit de servir, à partir d’une masse de cotisations donnée, les pensions acquises par un groupe de retraités, dont le nombre dépend de la date de départ à la retraite et de l’évolution de l’espérance de vie du groupe.
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La différence entre les deux régimes est la garantie du montant de la pension, qui est l’une des caractéristiques de la capitalisation, mais qui n’existe pas dans le domaine de la répartition.
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Pour gérer les risques que leur fait courir cette garantie, les assureurs observent strictement les données actuarielles traduites dans des tables de mortalité, qui font apparaitre l’espérance de vie des crédits rentiers à un âge donné , pour leur permettre de déterminer et de provisionner le coût actuariel des rentes viagères à servir.
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Ce même principe pourrait être y transposé à la retraite par répartition, non pas sur un plan individuel, mais en fonction de l’appartenance de chacun à un groupe donné.
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Rappelons que les syndicats ont dénoncé, dès les années soixante, le fait de ne pas tenir compte de l’espérance de vie des ouvrier au moment de leur départ à la retraite à 65 ans, en particulier dans la métallurgie, dont l’espérance de vie, était reconnu très inférieure à celle des autres travailleurs manuels.
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A l’époque, ils ont réclamé, vainement, pour cette catégorie de salariés l’avancement de l’âge de départ à la retraite à 60 ans, généralisé depuis.
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Aujourd’hui, les syndicats réclament, à l’occasion du projet gouvernemental de reculer l’âge de départ à la retraite, un régime spécial pour les salariés qui ont exercé une activité particulièrement pénible et usante et qu’ils ne peuvent pas poursuivre au-delà d’un certain moment.
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Le gouvernement en accepte le principe mais envisage de le traiter au cas par cas, sur la base de critères de santé certainement difficiles à établir.
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Les pouvoirs publics italiens, confronté à la même revendication en a accepté le principe depuis plus d’un an mais, une fois la loi votée, ils sont toujours dans l’impossibilité de la mettre en application.
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Dans la mesure où l’espérance de vie détermine, en fonction de l’âge de départ à la retraite, le nombre d’annuités de pension à servir, il serait juste de moduler celui-ci en conséquence.
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A cet effet, il faudrait vérifier la possibilité d’établir, sur des bases actuarielles des tables de mortalité par grands groupes, comme viennent de le faire les assureurs en distinguant les hommes et les femmes.
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A âge égal, un homme obtient, pour un capital donné, une rente viagère supérieure à celle accordée à une femme, parce que son espérance de vie est moindre.
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Dans le domaine de la répartition, on pourrait viser d’avancer ou de reculer l’âge de départ à la retraite de chaque groupe, pour mettre tous les bénéficiaires du régime sur un pied d’égalité.
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Cependant, il ne faut pas se masquer les difficultés à définir et à mettre en place un tel régime.