Tri, recyclage, transport et stockage des déchets nucléaires
Article lu 10716 fois, depuis sa publication le 16/12/2010 à 07:45:00 (longueur : 5270 caractères)
La France s’est fait une spécialité, grâce au site d’AREVA de la Hague du tri et du recyclage des déchets nucléaires issus de centrales nucléaires française et étrangères, ainsi que de la production du combustible MOX.
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Le traitement des déchets venus de l’étranger, se fait sous condition de réexpédition dans le pays d’origine des déchets ultimes, à charge par celui-ci de les stocker, car il n’est pas question de faire de la France la poubelle des déchets nucléaires de ses clients.
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Ces réexpéditions se font par train ou par voie maritime selon le pays destinataires, ce qui donne régulièrement l’occasion aux associations antinucléaires de mobiliser leurs sympathisants pour d’impressionnantes démonstrations de masse, destinées, sinon à empêcher mais tout au moins à retarder le passage des trains ou le chargement des navires, dont le trajet ers toujours gardé secret.
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A l’occasion du dernier train, le onzième d'une série de douze, à destination de l’Allemagne en novembre dernier, le trajet français, malgré une importante présence policière a été particulièrement perturbé et il a fallu changer d’itinéraire pour atteindre en fin de compte et après de longues heures d’immobilisation, la frontière allemande ou un accueil hostile, encore plus virulent qu’en France, lui était réservé.
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Ce sont, de la part des anti-nucléaires, des batailles d’arrière-garde perdues d’avance, tant que le monde ne pourra pas se passer de l’énergie nucléaire pour couvrir ses besoins en énergie.
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L’usine de La Hague, dont la capacité autorisée de traitement des combustibles usés est de 1 700 tonnes par an fonctionne à pleine capacité depuis 1995 selon un procédé de recyclage développé par AREVA à cette fin.
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Le traitement consiste à trier les différents composants du combustible usé, 95% d'uranium et 1% de plutonium, que l’on retrouve après recyclage dans de nouveaux combustibles, de l’uranium enrichi et du MOX.
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L’activité de recyclage repose essentiellement sur la fabrication du combustible MOX, un combustible mixte d’oxyde d’uranium et de plutonium.
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Recyclé dans un combustible MOX, un gramme de plutonium permet de produire autant d’électricité qu’une tonne de pétrole, ce qui explique le retour en grâce de l’énergie nucléaire, au grand dam de ses adversaires, qui auront de plus en plus de mal à se faire écouter.
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En France, EDF utilise du MOX depuis 1987 et a d'ores et déjà chargés 20 tranches de 900 MV avec ce combustible, en attendant de pouvoir en charger des tranches supplémentaires.
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Les premiers combustibles MOX français ont déjà été livrés au Japon, en vue du chargement, pour la seule année 2010 de 16 à 18 réacteurs supplémentaires.
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En Europe, le chargement de réacteurs en combustibles MOX , en Allemagne, en Suisse et en Belgique est depuis plus de 20 ans une réalité.
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L’outil industriel français du traitement et du recyclage a fait la preuve de sa performance, en s’agissant d’un domaine industriel où l’avance technologique de la France est particulièrement reconnue et qui aujourd’hui s’exporte avec succès.
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Ainsi le Japon construit une usine de traitement de combustibles usés, en utilisant la technologie d’Areva et du Commissariat à l’Energie Atomique.
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Les Etats-Unis et la Russie, qui disposent d’importantes quantités de matières atomiques issues du démantèlement d’armes nucléaires, ont montré leur intérêt pour les technologies liées au recyclage, permettant de les reconvertir à des fins civiles.
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Brûler le plutonium militaire dans des réacteurs civiles permet à la fois d’en écarter tout nouvel usage militaire, de mettre fin à un stockage embarrassant et de disposer d’un combustible dont on craint, à terme, la pénurie.
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Il faut espérer la construction d’usines MOX aux Etats-Unis et en Russie, faisant appel au savoir-faire français.
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Une fois le tri et le traitement effectué, il reste 4% de déchets ultimes, ce qui est relativement peu, comparé aux quantités de déchets résultant du recyclage d’autres matières usagées, sauf qu’il s’agit de matières hautement radioactives , qu’il faut conditionner pour le transport et le stockage.
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A cet effet et pour qu’aucune particule ne puisse s’échapper de ces déchets, ceux-ci sont rendus inertes par vitrification, qui consiste à mélanger les poussières nucléaires à du verre en fusion.
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Par ailleurs, des cylindres spéciaux servant au transport assurent une protection contre tout rayonnement, dont l’efficacité est cependant contestée par les anti-nucléaires, à l’occasion de chaque transport.
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S’il en était réellement ainsi, il faudrait tout faire pour laisser passer les trains, le plus rapidement possible et non pas de les retarder comme ils le font.
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Il n’est pas non plus judicieux de leur part, s’agissant de convois dits à risques, d’enlever des rails et du ballast sur leur passage, au risque de les faire dérailler.
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Cependant, le problème qui n’a pas encore trouver de solution indiscutable est celui du stocke définitif des déchets ultimes, dans des cavités destinées à ne jamais laisser s’échapper les moindres radiations dangereuses pour l’environnement et les populations.
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Des études et des simulations sont en cours, mais on manque de recul pour être en mesure d’avancer un minimum de certitudes.