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L’exposition aux nanoparticules, un risque toujours méconnu
Article lu 14696 fois, depuis sa publication le 02/02/2010 à 08:00:00 (longueur : 3135 caractères)
L’un des engagements du Grenelle pour l’environnement était d’organiser un grand débat public sur les risques et les conditions de développement des nanotechnologies, en organisant un tour de France, devant permettre à tous ceux qui le souhaitent, de s’exprimer.
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Aujourd’hui, il faut bien reconnaître que ce tour de France des réunions, entamé depuis la mi-octobre n’est pas concluant, car les rencontres ont souvent été perturbées et parfois annulées, sous la pression des anti-nano.
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Qui dit risques, dit assurances, or tout le monde sait que pour être assurable, un risque doit être identifié, quantifié et financièrement compensable, ce qui est loin d’être le cas des nanoparticules issues des nanotechnologies.
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Alors, que peut-on en dire, en attendant de pouvoir cerner ce risque pour de bon, pour autant qu’il existe ?
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Le seul point commun entre les nanotechnologies, qui regroupent des applications diverses, c’est la dimension des matières produites, qui sont à l’échelle du nanomètre, c'est-à-dire du milliardième de mètre.
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Aujourd’hui, on trouve des nanoparticules dans de nombreux biens de consommation, dans les domaines les plus variés, la médecine, l’alimentation, les cosmétiques et dans les matières entrant la fabrication de produits les plus courants, les peintures et vernis, les textiles, les matériaux de construction pour le bâtiment, les automobile et l’électronique.
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On estime à 600 le nombre de produits industriels actuellement commercialisés, contenant des nanoparticules.
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Dès lors se pose la question de leur intérêt.
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En fait, il y en deux, d’abord l’utilisation de nanoparticules permet de réduire la taille des objets fabriqués, ce que tout le monde peut apprécier, comme par exemple avoir un ordinateur portable plus léger.
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Ensuite, quand on diminue la taille des matériaux, leurs propriétés physiques et chimiques changent, selon les exploitants.
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Contentons-nous, à cet égard, de noter ce qu’affirment les physiciens, que les propriétés physiques, chimiques, biophysiques d’une molécule peuvent varier en fonction des quantités en présence et que c’est ce phénomène qui est à l’origine des nanotechnologies.
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Compte tenu des applications possibles, l’enjeu économique des nanotechnologies est considérable, ce qui explique l’intérêt que portent les pouvoirs publics, jusqu’au sommet de l’Etat.
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Nous qui nous intéressons plus particulièrement aux risques et aux assurances qui permettent d’y faire face, nous sommes obligés de constater que les risques inhérents aux nanotechnologies sont totalement méconnus, ce qui ne signifie pas qu’ils n’existent pas.
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Dans un avis rendu par l’Agence française de sécurité sanitaire du travail, l’Afsset, estime qu’il existe un risque de nanotoxicité et qu’il n’est pas possible d’exclure l’existence d’effets néfastes pour l’homme et l’environnement, et recommande en conséquence l’application du principe de précaution.
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On voit l’ombre de l’amiante planer sur l’exploitation et sur l’application des nanotechnologies, mais comment se protéger contre un risque dont on ignore tout et dont on ne sait même pas s’il existe ?