Retour sur les incinérateurs de déchets

Au moment où la Commission de l’Union Européenne se préoccupe du contenu croissant de nos poubelles, nous sommes invités en France à améliorer la performance du tri de nos ordures ménagères, la justice se penche, cette fois-ci en appel, sur ce que l’on a désigné à l’époque par le « scandale de santé publique lié » au disfonctionnement de l’incinérateur de Gilly sur Isère en Savoie.
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En octobre 2001, l’incinérateur de Gilly sur Isère, qui traite les déchets d’une cinquantaine de communes environnantes est suspecté d’être à l’origine d’une grave pollution par émission de dioxyde supérieure aux normes européennes.
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Il a fait l’objet d’une décision de fermeture et a motivé le recensement des conditions de fonctionnement de 250 installations du même type.
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Lors d’un premier procès, des cancers ont été imputés par les parties civiles au disfonctionnement de l’incinérateur, que les premières expertises n’ont pas pu confirmer, d’où la poursuite de l’instruction et l’actuel procès en appel.
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Une étude publiée en novembre 2007 par l’Institut de Veille sanitaire, l’InVs, montre qu’il existe une association significative - mais pas de lien de causalité - entre l’incidence de certains cancers et l’exposition aux rejets des incinérateurs construits dans les années 70-80.
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En évoquant certains cancers, l’InVs ne note pas d’incidence significative, car elles portent sur des maladies relativement rare, représentant 650 environ cas sur les 135 000 recensés, dans les quatre départements, dont les registres ont été relevés.
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Il faut savoir qu’un incinérateur de déchets est un dispositif qui vise à détruire les déchets par une combustion aussi complète que possible, dont les premières unités, installées sur des navires, sont apparus dès 1800 en Grande Bretagne.
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Depuis, c'est la France et I'Allemagne qui ont, cours du 20è siècle développés le plus important nombre d’incinérateurs.
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Les fours des incinérateurs fonctionnent en continu et, généralement, une chaudière récupère la chaleur pour la valoriser sous la forme d’électricité ou de vapeur.
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Pour se conformer à la réglementation européenne, objet de la directive 2000/76, les installations doivent être équipées de filtres et de dispositifs permettant d’injecter des réactifs dans la fumée pour la rendre inoffensive.
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Elles disposent aussi, pour les plus importantes d’entre elles, d’une installation de traitement des sous-produits d’incinération, destinés à rendre inertes les déchets ultimes.
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En France, la directive est reprise dans le livre V du Code de l’environnement, au titre de la « prévention des pollutions ».
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Comme on le voit, cette évolution n’a pas été spontanée mais a été le fruit d’expériences malheureuse comme celle de l’incinérateur de Gilly en Isère, qui a conduit à l’époque, à l’abattage de 7 000 vaches nourries à l’herbe et au foin pollué par la dioxine, ainsi que la suspicion d’être à l’origine de nombreux cancers.
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Dans l’immédiat, elle a entrainé la mise aux normes, sous menace de fermetures des incinérateurs anciens en service.
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Le syndicat national du traitement et de la valorisation des déchets urbains et assimilés, le SVDU, qui rassemble les industriels, fait valoir une baisse de 97 % émissions de dioxine entre 1995 et 2006.
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Cependant, le porte-parole de la Coordination nationale médicale santé-environnement note que si, depuis fin 2005, les nouvelles normes ont été mises en place, il n’y a pour le moment aucun recul épidémiologique suffisant, permettant d’en apprécier l'efficacité.
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Or, il n’y a pas, selon lui, d’incinérateur propre, car non seulement ils dégagent du dioxyde de carbone, mais en plus près de 2000 substances toxiques, qui n’ont pas, elles, fait l’objet d’études sur leur impact sanitaire.
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Aujourd’hui, dès qu’il y a un projet de construction d’un incinérateur nouveau, il faut s’attendre à de vives oppositions, réclamant un moratoire relatif à la construction de tout incinérateur.
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Les associations évoquent les alternatives pour tout ou partie des déchets, comme la réduction des déchets à la base, la méthanisation des déchets organiques, le compostage, et le recyclage, après tri sélectif, ce qui correspond aux campagnes de sensibilisation, qui se suivent.
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En fait, la majorité des déchets sont toujours mis en décharge et au mieux, enfouis.