Après le séisme, la saison des pluies fait ses premiers morts à Haïti

LES CAYES (Haïti) - Une autre catastrophe naturelle menace les Haïtiens après le violent séisme à l’origine de 222.500 décès et de plus d’un million de sans-abri: la saison des pluies, qui a déjà tué plusieurs personnes et entraîné des évacuations.
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Treize personnes ont trouvé la mort samedi, victimes d’inondations provoquées par de fortes pluies dans le sud-ouest d’Haïti, selon un bilan provisoire. Au moins trois personnes sont portées disparues et 3.000 autres ont été évacuées.
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Plusieurs secteurs ont été inondés dans la ville des Cayes (160 km au sud de Port-au-Prince), qui avait été épargnée par le séisme du 12 janvier.
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"Ces inondations nous rappellent (…) que la saison des pluies constitue une menace très sérieuse pour les personnes qui ont été touchées par le séisme et qui vivent dans des abris de fortune", a observé un porte-parole de la Croix-Rouge, Alex Wynter.
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Le secteur agricole et les routes ont été gravement touchés par les intempéries, ont signalé les autorités, faisant état d’éboulements.
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"Nous au moins on a des maisons ici. A Port-au-Prince, ils n’en ont pas, ils sont dans la rue", a relevé, aux Cayes, un entrepreneur haïtien, Gilou Saneglin Goin.
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Comme tout le monde, il appréhende l’effet de ces pluies torrentielles quand elles s’abattront sur la région de Port-au-Prince d’ici quelques semaines. "Tous les cadavres coincés dans les ruines, qu’est-ce qu’ils vont en faire? Toutes les odeurs, les maladies. L’eau dans laquelle ils baignent, celle que vous buvez, c’est la même eau", a-t-il dit.
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"Nous sommes vraiment dans une situation difficile. L’eau est montée jusqu’à la moitié de certaines maisons", a précisé le docteur Georges Emanise de l’hôpital Immaculée Conception des Cayes.
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Le médecin s’attend à "tous types d’infection" comme des "infections respiratoires, des grippes". "Les morts sous les décombres risquent d’empoisonner tout le monde" dans les régions touchées par le séisme, avance-t-il.
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"On doit s’attendre à une recrudescence des cas de paludisme", ajoute Serge Louissaint, le directeur des affaires sanitaires pour le sud d’Haïti.
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La saison des pluies, qui précède celle des ouragans en juin, commence habituellement vers le mois d’avril en Haïti mais de fortes averses tombent déjà sur Port-au-Prince, suscitant l’inquiétude des secours.
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Les abris de fortune où sont installés les sinistrés pourraient être emportés par les eaux, a souligné un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), Kristen Knutson.
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Une partie des sans-abri a déjà reçu des équipements pour construire des refuges plus solides et les distributions se poursuivent, a ajouté M. Knutson, qui a précisé que "604.000 personnes vivent dans 415 camps improvisés de toutes tailles à travers Port-au-Prince".
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L’Ocha coordonne également un programme pour permettre aux sans-abri de retourner vers les quartiers où ils habitaient avant le séisme, tandis que le gouvernement haïtien repère des lieux à l’extérieur de la capitale pour installer des campements à plus long terme, a ajouté M. Knuston.
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Haïti était déjà particulièrement vulnérable aux aléas climatiques avant le séisme. En 2008, quatre tempêtes et ouragans avaient fait plus de 800 morts et un million de sinistrés, alors que les météorologues ont averti de la probabilité qu’un ou plusieurs ouragans majeurs frappent les Antilles cette année.
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Par Marc BURLEIGH
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LES CAYES (Haïti), 1 mars 2010 (AFP)