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La gestion des risques a-t-elle un problème structurel ?

La gestion des risques a-t-elle un problème structurel ?

Article lu 23706 fois, depuis sa publication le 22/12/2009 à 15:00:00 (longueur : 6865 caractères)


La crise financière a mis en lumière les carences de la gestion des risques. Certains ont voulu y voir même la faillite de la gestion des risques, d'autres plutôt l'absence d'une pratique sérieuse de la gestion des risques. #
C'est dans ce contexte que l'Economist Intelligence Unit a conduit une enquête auprès de 364 professionnels de la gestion des risques au mois de mai 2009. #
Or malgré la réflexion en profondeur entreprise par la profession, il ressort de cette enquête que de nombreuses compagnies semblent réticentes ou incapables de reformer leur gestion des risques.

#
Le gonflement de leurs trésoreries, la réduction des effectifs, et le contrôle des dépenses joints au manque de ressources financiers semblent les plus gros obstacles au redéploiement des efforts en gestion des risques dans les mois à venir.
#
Présentant les conclusions du rapport sur la gouvernance, Rob Mitchell, le rédacteur consultant de l'Economist Intelligence Unit indiqua : « La gestion des risques est une fonction en transition. Ce poste fait l'objet d'une révision importante et de l'intérêt des dirigeants. » #
Le rapport montre que les améliorations importantes nécessaires ne sont pas entreprises. Toutefois, les professionnels indiquent des améliorations sur le processus et des efforts de formation sont susceptibles d'être entrepris. Alors que la fonction de gestion des risques prend davantage de poids dans les organismes, le rapport met en lumière certaines anomalies. #
Tout d'abord il demeure trop de doutes sur les compétences en gestion des risques des responsables de tous niveaux. Seulement 50% des professionnels interviewés et pensent que les administrateurs indépendants de leur société que leur expertise en matière de risques est suffisante. De plus, ils reconnaissent que l'attention accordée à la gestion des risques que l'agenda du conseil d'administration est insuffisant.

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Ces conclusions soulèvent de sérieux doutes quant à l'engagement et les compétences des administrateurs indépendants, autant de questions auxquels le rapport de Sir Walker tente d'apporter des réponses (Sir David Walker a récemment remis un rapport au gouvernement britannique faisant un état des lieux et proposant des réformes à la lumière des failles dans la gouvernance et la gestion des banques). #
Le rapport montre que le risk manager dans l'organisation reste celui dont le rôle est de s'occuper des menaces qui pèsent sur l'organisme, pas de procurer un cadre organisationnel et des indications sur la conduite des unités opérationnelles.
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Le rapport révèle que les risk managers ne passent pas assez de temps sur l'identification des nouveaux risques. Le suivi des contrôles et de la conformité consomment l'essentiel des ressources du service de gestion des risques ; 75% des professionnels interrogés confirment qu'ils consacrent l'essentiel de leur temps à ces dossiers. Ils soulignent aussi la médiocre qualité des données et une technologie insuffisante comme sources de problèmes. #
Tout en reconnaissant la réalité de ces défis, les organismes sont réticents à recruter les experts nécessaires à leur solution. Il est difficile de savoir si cela relève davantage du manque de professionnels de la gestion des risques disponibles sur le marché ou sur une priorité insuffisante placée sur leur recrutement. Il est indéniable que si ces problèmes ne sont pas pris à bras le corps, les problèmes de fond de la gestion des risques ne trouveront pas de solution.
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Un des moyens pour faciliter l'évolution serait sans doute la mise en place de comités des risques indépendants. Leur mission serait centrée sur l'analyse des informations sur le risqué mais également sur les rémunérations des dirigeants et les formule de bonus, en liaison avec l'évaluation des ratios risques/rendements et de leur alignement sur les décisions stratégiques du conseil d'administration en fonction de l'appétence aux risques définie de façon à rendre compte aux actionnaires. Ces dispositions imposeraient des responsabilités supplémentaires et une implication plus lourde sur tous les administrateurs indépendants, et non pas seulement sur les membres du comité risques.

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Mais ces nouvelles ressources devront être mises à disposition pour assurer l'information et la formation des administrateurs indépendants afin d'améliorer leur connaissance de l'entreprise et de ses risques, ainsi que des moyens mis en place pour les gérer. Le rapport de Sir Walker met l'accent sur la nécessité de replacer ces connaissances dans la perspective du contexte externe. #
Alors que le rapport Walker concerne principalement le secteur financier, cible de la mission confiée par le premier ministre britannique, force est de reconnaître que les effets de la crise financière se ont affectés par contagion de larges secteurs de l'économie, il serait vain de chercher des solutions confinées aux seules institutions financières. Toutefois avant d'étendre éventuellement les dispositions proposées par le rapport Walker à d'autres secteurs, il faudra être attentif à en évaluer les conséquences potentielles. #
En particulier, les règles de gouvernance d'entreprise qui vont s'imposer aux banques et institutions financières du fait de leur impact sur la vie de la cité, ne s'imposeront pas nécessairement sur tous les acteurs économiques, au risque d'alourdir indument leur fonctionnement. En effet, il n'est pas évident que d'autres secteurs aient à gérer un risque systémique aussi élevé. Cette remarque à elle seule justifie que les institutions financières soient soumises à des règles plus strictes en matière de gestion des risques.


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Il serait ironique qu'une extension intempestive à tous les secteurs d'activités ait un effet contraire aux objectifs poursuivis par la nouvelle réglementation ; en effet, elle risquerait de remettre en cause les principes de gouvernance contenus dans code combiné britannique (UK's Combined Code) qui ont contribué, avec la loi sur les entreprises de 2006 (Companies Act 2006), à l'institution de règles de bonne gouvernance dans la plupart des entreprises britanniques. #
Il reste à souhaiter que le gouvernement britannique suivra les recommandations du rapport Walker en en respectant en particulier l'esprit : n'imposer de nouvelles règlementations que pour autant qu'elles soient ciblées, pertinentes et justifiées économiquement. On voit que les coûts induits par Sarbanes Oxley restent encore présents dans l'esprit de tous, espérons que les gouvernants sauront en tirer les enseignements ! #
Professeur Jean-Paul Louisot

Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

Directeur Pédagogique de CARM_Institute

Consultant en ERM de l'IIA


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Remarque : Cet article est inspire d'un article de John Liver qui est partenaire conformité et risk management chez Ernst & Young



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