La hantise des feux de forêt
Article lu 14744 fois, depuis sa publication le 08/10/2009 à 09:30:00 (longueur : 3970 caractères)
Avec quinze millions d’hectares de forêt, soit un peu plus du quart du territoire national, la France se place au troisième rang des pays les plus boisés de l’Union européenne.
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L’importante diversité des zones forestières françaises constituée de 136 essences d’arbres différentes constitue une richesse naturelle, tout en rendant le territoire plus vulnérable aux incendies.
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Cette vulnérabilité n’est pas identique pour toutes les zones forestières du territoire, seule la moitié des surfaces boisées soit, sept millions d’hectares de forêt, est particulièrement vulnérable aux incendies, dont les quatre millions d’hectares de maquis et de garrigue de la région méditerranéenne et de la Corse, ainsi que le million d’hectares de forêt de pins dans les Landes.
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Ces dernières bénéficient, depuis les grands d’incendies d’après guerre, qui les ont anéanties, d’un aménagement et d’une surveillance particulière, qui les protègent contre les risques d’incendies mais malheureusement pas contre les tempêtes qui les ont dévastées à deux reprises ces dernières années, au point de compromettre leur survie.
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Les incendies de forêt sont très coûteux, tant au niveau des moyens matériels et humains, de prévention et d’intervention mis en œuvre, pour éviter qu’ils n’échappent à tout contrôle, et deviennent difficilement contrôlable comme on l’a constaté cet été , notamment en Grèce et en Californie.
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Ils ont d’importantes conséquences environnementales, voire économiques, en sachant qu’environ 10 % des forêts seulement bénéficient, faute de rentabilité pour les exploitants, d’une garantie « bois sur pied ».
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On parle d’incendie de forêt lorsque le feu concerne une surface minimale d’un hectare d’un seul tenant et qu’une partie des étages arbustifs et/ou arboré, autrement dit lorsque des parties hautes sont détruites.
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Par étages de la végétation, on entend d’abord la litière, les strates herbacées au ras du sol et les ligneux bas que l’on trouve dans les maquis et garigues.
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En dernier lieu, on compte les ligneux hauts, rarement à l’origine d’un incendie, mais qui propagent l’incendie lorsqu’ils sont atteints, par les feux de cimes.
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L’éclosion d’un feu peut être très soudaine ou couver plusieurs jours selon l’inflammabilité des végétaux qui varie fortement en fonction des périodes de l’année, des conditions climatiques, de l’état de la végétation et de l’intervention humaine.
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L’incendie s’accompagne d’une forte émission d’énergie calorifique qui commence par une évaporation de l’eau contenue dans le combustible, l’émission de gaz inflammables, puis l’inflammation.
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Lorsqu’un feu éclate, son impact va dépendre du relief qui conditionne l’inclinaison des flammes par rapport au sol.
Un feu ascendant peut brûler d’autant plus rapidement que la pente est forte, car l’efficacité des transferts thermique par rayonnement est accrue.
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Par contre, un feu descendant voit sa vitesse considérablement ralentie, mais risque le saut d’une pente à l’autre, d'où l'appellation le « saut du feu ».
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Le front de flammes est la partie la plus virulente du feu, en se situant à l’avant d’un incendie de forêt.
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Puis vient le vent qui apporte de l’oxygène et active la combustion, rabat les flammes sur la végétation, modifie la direction du feu et transporte des particules incandescentes, qui contribuent à propager l'incendie.
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Un vent violent rend toute intervention improbable et il faut attendre qu’il se calme avant de pouvoir maîtriser le feu.
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L’exposition joue un rôle indirect sur la progression du feu, car elle conditionne le type de végétation, l’influence des vents et l’ensoleillement.
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Généralement, les versants sud et sud-ouest présentent les conditions les plus favorables pour une inflammation rapide et pour la propagation des flammes.
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Les soldats du feu doivent apprécier ces particularités, pour ne pas prendre le risque d’être encerclé par les flammes.
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Erik Kauf
Rédacteur en Chef