Fin de la crise de crédit
Article lu 12942 fois, depuis sa publication le 18/01/2010 à 13:00:00 (longueur : 3403 caractères)
En janvier 2008, Coface annoncé la crise de crédit, celle-ci aura durée 2 ans et a été d'une ampleur sans précédent depuis 60 ans. Par rapport aux crises précédentes, l'ampleur du choc s'explique par la globalisation croissante des économies : un choc de confiance s'est propagé partout à la suite de la faillite de Lehman Brothers, le séisme atteignant aussi bien les marchés financiers que l'industrie, l'Europe que l'Asie.
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A cause de la contraction brutale du commerce mondiale, même dans des pays qui n'étaient pas caractérisés par des bulles d'endettement, les entreprises ont été durement touchées.
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Aujourd'hui, Coface constate la fin de la crise globale de crédit, et tout en restant attentive pour 2010 à la menace des bulles, assouplie les perspectives de ses notes pays (Coface précise que cette notation concerne les entreprises de chaque pays et mais ne concerne pas la dette souveraine des pays).
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Effectivement, elle constate depuis la deuxième moitié de 2009 une nette réduction des impayés. Ceux-ci, encore en augmentation de 19% au 1er semestre 2009, ont enregistré un déclin de 40% au second. Le mouvement de reflux des impayés signifie que la crise de crédit en tant que telle est terminée. Ceci est corrélé à la fin de la récession dans la plupart des grands pays industrialisés au troisième trimestre 2009.
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Ainsi, après avoir procédé à de nombreuses vagues de déclassements de notes tout au long de la crise, Coface assouplit les perspectives des notes de tous les pays industrialisés. Sauf celles du Royaume Uni, de l'Italie et des « PIGS » (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne) qui restent en A3, certains toujours assortis d'une surveillance négative
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Concernant les pays émergents, Coface constate que dans la plupart des cas, ils ont géré cette crise de manière autonome, en démontrant leur capacité à tirer les leçons des crises précédentes et à s'appuyer sur des fondamentaux solides leur permettant de conduire des politiques de relance.
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Malgré la fin de la crise de crédit, dans les payses industrialisées la reprise est à hauts risques, cela à cause de la bulle d'endettement public. Coface craint, non pas le risque de défaut des états mais la possible nécessité de la mise en place de politiques de restrictions budgétaires qui seront coûteuses pour la croissance et donc pour les entreprises.
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Par ailleurs, concernant la Chine, après une expansion importante du crédit qui a soutenu les entreprises chinoises, les autorités chinoises sont décidées à restreindre l'offre de crédit dans des secteurs à surcapacités. Les entreprises fragiles pourraient être déstabilisées par cette politique dit du « go and stop ».
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Malgrés ces risques, Coface privilégie un scénario de reprise molle « en L penché » et donc sans rechute de l'activité, en prévoyant pour 2010 une croissance mondiale de l'ordre de 2,7%, réparti en 1,4% pour les pays industrialisés et 5,3% pour les pays émergents.
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François David, président de Coface, explique « La cinquième crise de crédit enregistrée par Coface s'est distinguée par l'ampleur du choc mais pas par sa durée, puisque comme pour toutes les crises précédentes, elle se termine au bout de deux ans. La fin de la crise, matérialisée par le déclin des impayés, ne signifie pas l'élimination de tous les risques. En effet, les bulles, à l'origine de toutes les crises observées, se reforment à une vitesse stupéfiante . »