Un sommet, celui de la FAO, qui rassemble peu
Article lu 10971 fois, depuis sa publication le 20/11/2009 à 09:00:00 (longueur : 3161 caractères)
Alors que le sommet annuel de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, le FAO s’est tenu la semaine du 16 novembre à Rome, il faut rappeler que son directeur général, Jacques Diouf a observé une grève de la faim de 24 heures, en signe de solidarité avec les personnes qui souffrent de la faim dans le monde et pour attirer l’attention sur la gravité de la situation.
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Son geste prend toute sa signification si l’on constate que, hormis Silvio Berlusconi, le chef du gouvernement italien, dont le pays accueille la rencontre, aucun des chefs d’Etat ou de gouvernement du G8 n’a fait le déplacement.
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Parmi la soixantaine de chefs d’Etat et de gouvernement présents, figuraient essentiellement ceux venus d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine qui sont les premiers concernés par les efforts déployés par la FAO.
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Le constat est toujours aussi alarmant, même pire, si l’on considère qu’en 2008 on comptait 850 millions de personnes souffrant de la faim dans le monde, alors qu’aujourd’hui, on en compte plus de un milliard.
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Pourtant, en juin dernier les participants au sommet de la FAO, s’engageaient à éliminer la faim et à garantir la sécurité alimentaire à tous et plus concrètement à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de malnutrition d’ici 2015.
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Aujourd’hui, il n’est plus question de diminuer le nombre d’affamés de moitié en 2015, et même l’appel à éradiquer substantiellement la faim d’ici 2025 a été abandonné, en tant qu’objectif jugé irréaliste.
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Face à ce constat, les participants au sommet ont approuvé, dès son ouverture, une nouvelle stratégie pour lutter contre la faim et pour aider les pays pauvres en déclarant nécessaire, une fois de plus, l'augmentation de manière substantielle l’aide à l’agriculture dans les pays en voie de développement.
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Rappelons à cet égard que la FAO avait chiffré à 44 milliards de dollars annuels les besoins de financement de leur agriculture, alors que les investissements atteignent actuellement à peine 8 milliards de dollars par an.
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On a exprimé à Rome l’espoir que les engagements du passé seraient honorés, parmi lesquels l’enveloppe de 20 milliards de dollars sur trois ans, décidée par les membres du G8 en juillet dernier.
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Pour résorber à l’avenir la faim dans le monde, la planète devrait être en mesure de produire, selon les experts de la FAO, 70% d’aliments en plus d’ici 2050 par rapport aux besoins actuels, pour nourrir les plus de neuf milliards d’habitants qu’elle comptera à cette époque, alors qu’elle n’arrive même plus à nourrir les 6 milliards actuels.
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Pour sensibiliser les opinions publiques à cette question, la FAO a lancé une pétition en ligne, confortée, comme indiquée plus haut par la grève de la faim de Jacques Diouf ,afin d’ appeler à la solidarité avec les personnes qui souffrent de malnutrition dans le monde, au moment où les aides ont tendance à stagner.
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Lors du précédant sommet, en juin 2008, Nicolas Sarkozy a lancé l’idée, au nom de la France, d’un partenariat mondial pour la sécurité alimentaire, qui avait obtenu le soutien de l’administration Obama et qui ne demande qu’à faire son chemin.