Retour sur un jeu mortel, celui du foulard
Article lu 15735 fois, depuis sa publication le 08/12/2009 à 08:30:00 (longueur : 3049 caractères)
On apprend avec consternation que le jeu du foulard a fait officiellement 13 victimes en France depuis le début de l’année 2009 et qu’il peut y avoir bien d’autres, non déclarés aux autorités.
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Le jeu du foulard se décline sous plusieurs noms, en fonction de l’âge des enfants, jeu de la tomate, rêve indien, rêve bleu, baiser de dragon ou encore bien d’autres.
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Dans tous les cas, le but des joueurs, qu’ils agissent en groupe ou seuls, ce qui est encore plus dangereux, est d’arriver à une sensation planante, à la limite de l’évanouissement, par la provocation d’un manque d’oxygène.
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Ces jeux se pratiquent de 4 à 15 ans et commence à la maternelle par celui de la tomate, par des enfants qui vont se regarder entre eux et s’amuser à arrêter de respirer pour voir celui qui tient le plus s longtemps.
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Quand ils sont plus grands, ils apprennent à tourner sur eux-mêmes rapidement pour ralentir leur rythme cardiaque et l’arrivée d’oxygène au cerveau, ce qui provoque une forme d’évanouissement.
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Une autre variante consiste à se compresser les carotides entre eux pour arriver plus rapidement à la sensation recherchée.
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Pratiqué seul, il peut se terminer par une pendaison parfois mortelle et certains peuvent en devenir dépendants, au même titre que les drogués, mais il peut aussi s’agir d’un suicide.
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Même si ces jeux n’entraînent généralement pas la mort, ils peuvent aboutir à de mauvaises chute et surtout détruire un certain nombre de cellules dans le cerveau qui ne se reproduisent pas, avec des lésions plus ou moins importantes à vie.
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Grâce à plusieurs associations de parents, l’opinion publique commence à se sensibiliser, ce qui a conduit l’Association de parents d’enfants accidentés par strangulation, l’Apeas, à organiser le premier colloque international sur ces pratiques d’évanouissement, à l’hôpital Robert-Debré de Paris.
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L’association a bénéficié de l’avis éclairé du Docteur Marie-France Le Heuzey, médecin psychiatre dans le service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent de cet hôpital, auteur de « Jeux Dangereux : quand l’enfant prend des risques ».
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L’intérêt de ce colloque est de prévenir ces pratiques, en attirant d’abord l’attention des parents sur les enfants à risques, pour constater que les avis sont partagés, ce qui prouve qu’il y a peu d’enfants plus prédisposés que d’autres et que tous peuvent céder à la tentation.
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D’où le conseil donné aux parents d’en parler avec l’enfant, pour lui faire prendre conscience, en fonction de son âge du danger de ces jeux, tout en surveillant son comportement, dans la mesure où on peut identifier certains indices, comme le port de tout temps de cols roulés pour dissimuler des traces de strangulations.
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On peut aussi se tourner vers son entourage et vers l’école pour essayer d’obtenir des renseignements sur ses pratiques.
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Depuis 2007, les chefs d’établissements ont pour consigne de faire une séance de prévention auprès des élèves sur les jeux du foulard et, plus généralement, sur les jeux dangereux en récréation.