Le défi de Copenhague Article lu 15158 fois, depuis sa publication le 25/09/2009 à 10:00:00 (longueur : 4197 caractères)
A Copenhague, en décembre prochain, la communauté internationale devra définir l’après Kyoto.
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Dans un peu plus de deux mois, les délégués de 192 pays membres des Nations Unies tenteront de trouver un accord sur la suite à donner au protocole de Kyoto, qui arrive à expiration en 2012.
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Le protocole de Kyoto, adopté en 1997 et ratifié par une quarantaine de pays industrialisés, imposait une réduction de 5 % des émissions de gaz à effet de serre, alors que les pays en développement en étaient délibérément exempts.
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Il a pu entrer en vigueur in extremis grâce à sa ratification par la Russie, alors que les Etats-Unis, bien que premier pollueur mondial s’y sont refusés, pour ne pas entraver l’expansion de leur production industrielle.
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L’objectif de la conférence de Copenhague est ambitieux puisqu’il s’agit de réduire de 50 à 80 % les émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2050, par rapport à leur niveau de 1990.
Cet objectif répond aux recommandations des experts de l’ONU, dans l’espoir de pouvoir agir sur le changement climatique dont nous constatons d'ores et déjà les effets.
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La réalisation de cet objectif implique la participation des pays émergents ou en voie de développement dans le processus de lutte contre le changement climatique, dont principalement la Chine en tant que désormais premier pollueur mondial et l’Inde, mais aussi bien d’autres.
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Un objectif à atteindre en 2050 semble lointain et non contraignant, en l’absence de tout objectif intermédiaire, comme celui que seul l’Union européenne s’est fixé pour le moment.
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Rappelons que son objectif intermédiaire est une réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre en 2020 et près de 30%, comme l’espère notre ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner.
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Son homologue britannique, à l’occasion d’un discours prononcé à Science Po a invité les autres nations à accélérer la cadence, car si toutes les parties attendent le dernier moment pour révéler leur jeu, a-t-il dit, il n’y aura pas d’accord.
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Pour le ministre des Affaires étrangères britannique, le climat peut être le sujet fédérateur de l’Union européen dans les années à venir.
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Un appel a été lancé à cette occasion aux Etats-Unis de Barack Obama en suggérant la création d’une agence mondiale de l’environnement et un changement de gouvernance mondiale.
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Les deux ministres, auxquels c’est joint leur homologue suédois, dont le pays préside actuellement la Communauté européenne, ont tenté de replacer la politique au cœur de la lutte contre le changement climatique, insistant longuement sur les risques encourus en termes de stabilité politique.
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Bernard Kouchner a évoqué, dans ce contexte le risque de voir surgir 200 millions de réfugiés climatiques en 2050 et les perspectives de guerres environnementales qui pourraient en résulter.
Cependant, les trois ministres européens savent que le bloc à convaincre est celui des pays émergeants, en sachant que la Terre n’a pas les moyens de soutenir un développement économique de type occidental dans tous les pays.
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Les pays émergents ne se verront pas interdire de se développer mais il faudra les inciter, pas des aides financières, de le faire avec une industrie, moins polluante, à nous de leur en fournir les moyens.
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Dans ce contexte, les positions de la Chine, de l’Inde et du Brésil seront déterminantes. Mais on ignore quelle sera la latitude dont disposera Barack Obama à Copenhague, car il n’a pas encore pu faire passer sa loi.
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Or, au moment où il ressort d’une étude de la Banque mondiale, que les pays en développement auront besoin à eux seuls de 100 milliards de dollars par an pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, un document de travail de la Commission européenne révèle, que l’Union européenne envisagerait de réduire sa fourchette d’aide d’une manière significative.
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Alors que le compte à rebours est lancé, le risque de ne pas déboucher sur un accord au mois de décembre prochain est réel, mais il est peu probable que les délégations se sépareront sur un échec, mais ils bloqueront le calendrier pour reprendre les discussions après les fêtes de fin d’année.
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Erik Kauf
Rédacteur en Chef
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