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Les émetteurs de CO2 ne désarment pas On est en droit de se demander de quoi les représentants des quelques 190 nations qui se retrouveront avant la fin du mois à Cancun vont devoir parler.
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Après l’échec de la conférence de l’ONU sur le climat de Copenhague en décembre 2009, celle de la dernière chance nous avait-on dit et où tout devait trouver une solution, les espoirs qui se sont reportés sur la suivante, celle de Cancun, qui est sur le point de s’ouvrir, se sont progressivement montrés, au fil des rencontres préparatoires, illusoires.
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Face aux très faibles avancées du processus de négociation onusien depuis Copenhague, les ambitions de Cancun ont été revues à la baisse, au point de faire admettre au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon qu’aucun accord contraignant ne serait conclu lors de cette conférence, donc en 2010.
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En effet, la Chine et les Etats-Unis, responsables de 41 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, sont considérés comme les acteurs-clés des prochaines négociations, avec respectivement 24 et 17 % des émissions à leur passif, mais dont, pour des raisons aujourd’hui bien connues, il n’y a pas grand-chose à attendre.
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Rappelons que l’objectif recherché est de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre, dont principalement les émissions de CO2, responsable du réchauffement climatique, de manière à limiter, à terme, l’élévation moyenne de température à 2 degré Celsius.
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Or pour atteindre un tel objectif, il faut la participation de tous, sans laisser la place au moindre dissident.
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Le temps nous est compté car nous assistons à la fonte accélérée des glaces accumulées dans l’Arctique et dans l’Antarctique, au recul des glaciers et nous subissons dès à présent les effets du dérèglement climatique qui en découle, bien que certains considèrent que l’activité humaine n’y est pour rien et qu’il s’agit d’un phénomène cyclique naturel, qui nous échappe.
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C’est une possibilité, mais peut-on, dès lors, prendre délibérément le risque de ne rien faire ?
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Quoi qu’il en soit, alors que les émissions de CO2 avaient un peu ralenti sous l’effet du ralentissement économique imputable à la crise en 2009, elles sont reparties mécaniquement à la hausse en 2010 et devraient dépassez cette année les émissions de 2008, une année de pollution atmosphérique record.
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Cette situation s’explique par l’accès progressif des populations des pays en voie de développement au niveau des consommateurs mondiaux, avec pour objectif légitime de se hisser aussi rapidement que possibles à celui-ci.
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Concrètement, selon les chiffres connus, les émissions de CO2 ont diminué de 11,8% au Japon, de 6,9% aux Etats-Unis, de 8,6 % en Grande-Bretagne, de 7% en Allemagne et de 8,4 % en Russie.
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Par contre, elles ont augmenté de 8% en Chine et de 6,2% en Inde, qui invoquent leur situation de pays en voie de développement et du retard à rattraper, pour se justifier.
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Les émissions de CO2, liées à la combustion d’énergies fossiles, pétrole gaz et charbon se sont élevées à 30,8 de tonnes en 2009, soit une baisse de seulement 1,3% par rapport à 2008, année record, et ce uniquement imputable à la réduction d’activité du fait de la crise économique.
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Celle-ci n’a pas eu l’impact espéré sur les émissions de CO2, ni en importance, ni en durée, et leur baisse dans les pays industrialisés a été contrebalancée par la forte croissance en Chine et en Inde.
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Le négociateur en chef chinois sur les questions climatiques, Xie Zhenhua, a reconnu lors d’une conférence de presse à Pékin, avant de se rendre à Cancun, que son pays occupe désormais la première place mondiale en volume d'émission, comme déjà constaté par l’Agence internationale de l’énergie, l’AIE.
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Jusqu’à présent, Pékin s’est contenté de se référer à un autre calcul, basé sur le volume d’émission par habitant dont il résultait que la Chine avec ses environ 1,4 milliard d’habitants, arrive nettement après les pays développés, par tête d’habitant.
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Or, ce qui compte, s’est bien le volume d’émission par habitant et non pas le volume global qui, en fait, n’a pas la même signification.
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Les énergies fossiles sont à l’origine de 88% des émissions globales de CO2, le principal gaz à effet de serre, dont l’accumulation dans l’atmosphère est jugée responsable du changement climatique par le Groupe d’expert sur le climat, le Giec.
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La seule bonne nouvelle est la diminution des émissions de CO2 liée à la déforestation, passant depuis les années 90 de 25 à 12 %.
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Les représentants des 190 nations représentées à Cancun, discuteront, une fois de plus des aides à apporter par les pays du Nord aux pays du Sud, pour leur permettre de s’affranchir des énergies fossiles, responsables majeurs de la pollution, alors que ces énergies sont à leur portée.
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Or, Ban-Ki-Moon ne se fait aucune illusion quant à l’obtention d’un accord contraignant qui, de toute façon, aurait peu de chances d’être respecté, dans les circonstances financières et économiques actuelles.
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Une autre question qui devra être abordée à Cancun est le sort à donner aux acquis du protocole de Kyoto qui arrive à expiration fin 2012 et auquel devait succéder une convention universelle sur le climat, aujourd’hui hors de portée.
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Tout au plus peut en attendre de la conférence de Cancun, « une feuille de route », expression à la mode, pour des négociations futures, qui n’ont rien de déplaisants, pour les quelques milliers de participants, si le choix des rencontres se porte, comme cette fois-ci sur une station balnéaire réputée.
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