Une solution pour demain : Le captage-stockage de CO2 Article lu 19975 fois, depuis sa publication le 10/12/2009 à 07:30:00 (longueur : 4147 caractères)
Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie l’IEA, Nabuo Tanaka, a déclaré en ouvrant début novembre le 3ème colloque international sur le captage et le stockage du CO2 à Paris « La prochaine décennie sera celle ou ça passe où ça casse. »
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Le fait de tenir ces propos devant un congrès organisé par l’Institut français du pétrole, l’IFP, l’Agence de l’environnement et la maîtrise de l’énergie, l'Ademe et le Bureau de recherches géologiques et minières, le BRGM, est en soi un signe positif sur l’idée que l’on peut se faire sur cette solution, dont la faisabilité technique et économique reste cependant à être prouvée.
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L’objectif est ambitieux dans la mesure où il permettrait de neutraliser, selon les experts du GIEC, entre 20 et 40% des émissions mondiales de gaz carbonique d’origine humaine à l’horizon 2050.
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En développent cette technique, on ne s’orienterait plus vers la nécessité absolue de réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais à leur neutralisation, là où s’est possible.
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Cependant, a ajouté Nabuo Tanaka, il faudra gagner la confiance du public, les gouvernements devront prendre position et clairement indiquer qu’il s’agit d’une technique fiable, ce qui reste à prouver.
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Cette preuve ne peut être apportée que par la réalisation d’unités pilotes industrielles comme celle construite avec le concours d’une entreprise française sur le site de Mountaineer dans l’Etat de la Virginie-Occidentale, déclarée unique au monde au moment de son inauguration, ce qui prouve la longueur du chemin qu’il reste à parcourir.
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Le choix des Etats-Unis pour l’implantation de cette installation est particulièrement bienvenu, car la moitié de l’électricité y est fournie par des centrales à charbon.
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Bien que de taille modeste, puisque le projet ne concerne que la production de 30 mégawatts d’électricité sur les 1 300 que produit la centrale, et consiste à récupérer 100 000 tonnes de CO2/an pour les stocker à plus de 2000 mètres sous terre, le gouverneur de l’Etat a du convaincre la population que le stockage était sans danger.
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L’objectif de l’IEA est d’arriver à 100 projets à grande échelle en 2020, puis de monter à 850 installations en 2030, ce qui permettrait de piéger 10 milliards de tonnes de dioxyde de carbone par an, soit un tiers des émissions résultant des activités humaines actuelles.
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Il existe plusieurs procédés pour capter le CO2, qu’il faut ensuite transporter vers un site de stockage, généralement par gazoduc.
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L’enfouissement du CO2 est envisageable dans des aquifères salins, des gisements de pétrole ou de gaz épuisés ou des veines de charbon en fin d’exploitation.
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Une expérimentation d’enfouissement est actuellement en cours en France, sur le gisement du gaz de Lacq, dans les Pyrénées Atlantiques, découvert puis exploité par la Société Nationale des Pétroles d’Aquitaine à partir des années cinquante.
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Si le gaz de Lacq est resté piège sous une couche de marne imperméable à plus de 4 000 mètres de profondeur pendant de millénaires, il doit être possible d’y injecter et de stocker du CO2, bien moins dangereux.
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Le captage et le stockage du CO2 ne présente pas de risques particuliers, mais il faut être en mesure de garantir la sécurité de l’enfouissement sur des millénaires, le risque potentiel étant la remontée gazeuse progressive ou brutale.
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Le second problème est d'ordre financier en reposant sur le prix de la tonne de CO2 sur les bourses d’échanges, qui ne doit pas être inférieur au coût du captage, enfouissement et stockage, sinon personne ne s’y engagera délibérément.
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Dans ce domaine, nous sommes en pleine incertitude, le cours de la tonne de CO2 échangé en bourse peut atteindre 100 dollars et le coût du captage,transport et stockage pourrait être de 30 dollars la tonne, ce qui serait la situation idéale, mais pas certaines. Nous en sommes qu'en phase d'expérimentation.
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Alors, il ne resterait plus que la capacité naturelle d’absorbation des océans, de la végétation et des sols à laquelle nous aurons à adapter l’activité de l'homme, pour préserver le climat terrestre à un niveau acceptable par les populations.
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