Chine, Inde et Brésil sur la voie du succès économique
Article lu 12115 fois, depuis sa publication le 20/05/2010 à 15:15:00 (longueur : 3624 caractères)
Selon Euler Hermes, après une résistance hors norme à la crise mondiale, la Chine, l'Inde et le Brésil entament une période d'au moins cinq ans de succès économique.
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Le Brésil, l'Inde et la Chine ont concentré leurs efforts de développement des infrastructures. Ainsi, les dépenses de construction chinoises, indiennes et brésiliennes ont triplé en dix ans et la Chine pourrait devenir le premier marché de la construction au monde en 2020. Euler Hermes, fait remarquer que ce dynamisme résulte d'un niveau d'équipement encore très faible par rapport à celui des pays développés.
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Outre les grands projets barrages, ligne TGV, métro, autoroutes, aéroports, ports et les grands événements exposition universelle à Shanghai, jeux asiatiques à Canton, coupe du monde de football et Jeux Olympiques en 2016 au Brésil -, les dépenses dans le secteur de la construction répondent à des considérations sociales (construction de logements neufs et rénovation).
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Par ailleurs, les besoins en transports de ces trois pays sont considérables. La Chine a prévu un plan d'investissements 2009-2011 de 300 milliards de dollars pour élargir son réseau ferroviaire de 28%. Le Brésil, pour sa part, va mobilier quelque 20 milliards de dollars d'ici à 2020, avec un projet phare, la construction d'une liaison grande vitesse entre Sao Paulo et Rio. L'Inde, enfin, va engager 9 milliards de dollars par an en 2010 et au cours des années suivantes, et construire une voie de fret entre Delhi et Mumbai.
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Les technologies de l'information mobiliseront 1 000 milliards de dollars en 2014 en Chine, Inde et Brésil, soit près du double qu'en 2008 et cinq fois plus qu'en 2003, mais sans rattraper leur retard sur les Etats-Unis, sauf pour la Chine qui pourrait devenir une rival avant 2025. Concernant le secteur de la chimie, il croît trois fois plus vite en Chine, Inde et Brésil qu'aux Etats-Unis.
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Plusieurs entreprises leaders mondiales, concurrentes des entreprises de l'OCDE, émergeront à l'horizon 2015-2025. La Chine et l'Inde disposent d'ores et déjà d'entreprises de taille suffisante pour intervenir sur les marchés mondiaux dans les secteurs de l'information et des nouvelles technologies.
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Michel Mollard, membre du directoire d'Euler Hermes, explique « Deux conséquences stratégiques doivent être tirées par nos entreprises. D'une part, des opportunités importantes de marchés en infrastructures s'ouvrent sur les marchés domestiques chinois, indiens et brésiliens dans les années à venir. Mais d'autre part, elles doivent se préparer à être confrontées à de nouveaux concurrents, issus de ces pays, qui vont monter en puissance dans l'industrie de l'automobile, de l'aéronautique et de la chimie d'ici à 2015. Ce sont les futurs challengers des entreprises de l'OCDE qui interviendront non plus seulement en tant qu'exportateurs mais directement en tant que producteurs sur les marchés européens et américains. Pour les secteurs à encore plus forte valeur ajoutée, il faudra sans doute attendre jusqu'à 2025 ».
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Par contre, bien que les marchés domestiques chinois, indien et brésilien se renforcent, ils ne sont pas encore des marchés de consommation de masse
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Karine Berger, Directrice Marchés et Marketing et Chef Economiste d'Euler Hermes, souligne « Les trois marchés vont systématiquement se retourner vers leur consommation intérieure dans les cinq prochaines années pour atténuer leur dépendance au moteur des exportations. Cependant, du fait de niveaux de richesse par tête durablement inférieurs à celui des Etats-Unis, ils ne se transformeront pas rapidement en marchés de consommation de masse ».