Séisme au Chili : secours et aide s’organisent, le bilan enfle à 708 morts

SANTIAGO, 28 fév 2010 (AFP) - Le bilan du séisme au Chili est monté dimanche à 708 morts et de nombreux disparus, alors que les secours, aidés par l’armée, s’organisaient et que le littoral découvrait l’ampleur des dégâts causés par la vague de tsunami qui a suivi le tremblement de terre samedi.
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La présidente Michelle Bachelet a annoncé un bilan de 708 morts, établi 35 heures après la catastrophe, bilan appelé à s’alourdir, étant donné "le nombre de croissants de personnes disparues", a-t-elle ajouté.
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La majorité des victimes, 541, sont concentrées dans la région côtière du Maule, à 300-400 km au sud de Santiago, une zone littorale qui a été submergée par une vague de 2 à 6 mètres par endroits.
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Mme Bachelet a annoncé avoir décrété l"’état d’exception" dans les régions de Maule et de Biobio, les plus touchées afin d’"assurer la sécurité et d’accélérer la distribution de l’aide", sur fond de pénuries et de scènes de pillage tendues dans la capitale de cette région, Concepcion.
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Le ministre de la Défense, Francisco Vidal, a précisé qu’il appartenait aux "chefs militaires de région et aux autorités locales" d’établir si cet état d’exception justifiait des couvre-feux.
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Mme Bachelet a annoncé la distribution gratuite de produits de première nécessité dans les zones sinistrées.
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A Concepcion, des dizaines de sauveteurs, équipés de chiens et détecteurs thermiques, se démenaient depuis samedi pour atteindre une cinquantaine de personnes qu’il pensent prisonnières d’un immeuble effondré de 14 étages, dans une des opérations de sauvetage les plus importantes en cours.
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"Il y aurait 48 personnes prisonnières présumées vivantes", a déclaré à l’AFP Ignacio Carrizo, chef d’une équipe de secours.
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Huit corps ont été dégagés de l’immeuble, qui comptait plus de 100 personnes à l’heure du séisme. Certains ont été secourus, d’autres ont pu sortir par leur propres moyens.
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L’agglomération de Concepcion, deuxième ville du pays avec 500.000 habitants environ, a aussi été le théâtre de scènes de pillage dimanche.
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Des grappes de dizaines de personnes ont pris d’assaut des supermarchés fermés, pour s’emparer de lait, de riz, d’eau, de couche-culottes, mais aussi pour certains d’appareils eléctroménagers ou écrans plasma.
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"C’est pour mes enfants, c’est la seule façon de leur donner à manger" criait un homme, en s’attaquant au rideau de fer d’un supermarché à Concepcion.
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Le maire de Concepcion, Jacqueline van Rysselberghe, a mis en garde contre un grave risque de "tension sociale". "Nous avons besoin de nourriture pour la population. Si nous n’y remédions pas, nous allons avoir de graves problèmes".
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Sur la côte, des villes balnéaires comme Talcahuano, Penco, Dichato offraient un spectacle de désolation, après le passage d’une vague de tsunami, qui a détruit des centaines de maisons, emporté des bateaux dans les rues, jusque l’intérieur des terres, balayé des voitures.
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"Dichato a pratiquement disparu. Les bateaux sont perchés sur le toit des maisons", a déclaré à l’AFP une femme dont le fils revenait de cette ville à 40 km de Concepcion.
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A Penco, "la vague a tout recouvert. Elle devait faire six mètres de haut.
Elle a emporté les maisons, un garage et les restaurants", a raconté Carlos Palma, qui comme beaucoup a pu se mettre hors d’atteinte sur les collines proches.
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Le ministre de la Défense a reconnu que le risque de tsunami post-séisme avait été initialement mal évalué. Il a évoqué "une erreur de diagnostic en n’annonçant pas le raz-de-marée".
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Mais l’évaluation corrigée et l’alerte "ont aidé à sauver des centaines sinon des milliers de personnes", a affirmé le ministre. "Les populations ont pu être alertées et se diriger vers les collines".
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A l’échelle du Chili, près de 2 millions de personnes, soit un habitant sur 8, ont été affectées ou sinistrées par le séisme.
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Le coût des dégâts occasionnés et le tsunami pourrait atteindre entre 15 et 30 milliards de dollars, selon les calculs de la société américaine EQECAT, spécialisée dans la modélisation du risque.
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Au-delà du Chili, plus de 300.000 personnes ont été évacuées dimanche sur les zones côtières du Japon, où plusieurs raz-de-marée de plus d’un mètre de haut ont déferlé sur sa façade Pacifique à la suite du séisme chilien.
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La police n’avait pas rapporté de victimes, et les autorités japonaises ont abaissé le niveau d’alerte au tsunami, passé de "majeur" à "normal".
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La Russie a aussi levé l’alerte, après des vagues mesurant jusqu’à 2 m aient atteint dimanche l’archipel des Kouriles, sur sa côte pacifique.
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Article AFP