Consensus des 193 Etats membres de l’OMS sur un plan de lutte contre l’abus d’alcool
Article lu 10435 fois, depuis sa publication le 04/06/2010 à 09:30:00 (longueur : 3099 caractères)
La consommation excessive d’alcool est le cinquième facteur de risque de décès prématuré et d’incapacité dans le monde, estime l’Organisation mondiale de la santé, cette fois-ci, la prise de conscience socio-économique de ce fléau par les Etats membres a permis un consensus sur un document de lutte musclé contre celui-ci.
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Notons que l’OMS lui attribue près de 2,5 millions de morts chaque année dans le monde, dont environ 45 000 en France.
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Le vote unanime des 193 Etats membres a été qualifié par l’OMS de réalisation de taille, de véritable percée, alors qu’il y a deux ans, le sujet avait déjà été évoqué, en donnant lieu à des vifs mais vains débats.
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Des ONG avaient, à cette occasion, dénoncé la pression des multinationales du secteur de l’alcool, qui redoutent les conséquences sur leur chiffre d’affaires, d’un document, sur le modèle de celui de la lutte contre le tabac, qui propose de s’attaquer de front à la commercialisation de l’alcool et à sa publicité.
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L’abus d’alcool chez les jeunes, qui donne lieu à de nouvelles pratiques comme la consommation en réunion, à la recherche de l’ivresse express, en absorbant en un minimum temps la plus grande quantité possible d’alcool forts, a joué un rôle dans l’adoption du document préparé par l’OMS.
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Certains membres de l’OMS ont dénoncé l’abaissement de l’âge moyen d’accès à l’alcool, descendu à 12 voire à 10 ans, dans certains pays.
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Plus récemment, les apéritifs géants organisés depuis des sites sociétaux, qui réunissent des milliers de participants, posent un problème d’ordre public, qui va au-delà de la lutte contre l’alcoolisme et donnent lieu, à des mesures d’interdiction.
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L’OMS propose une série de mesures, par le renforcement de la loi dans les domaines les plus variés comme la lutte contre l’alcool au volant, la fabrication illicite de boissons alcoolisées, en passant par la régularisation générale de la vente de ces produits.
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Elle suggère de s’attaquer à deux points sensibles : LES PRIX et LA PUBLICITE.
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Selon l’OMS, il est prouvé qu’augmenter les prix provoque, globalement, une baisse de la consommation, mais il faut se méfier des effets induits par une augmentation massive des prix, comme la contrebande de produits frelatés, encore plus dangereux pour la santé que les produits en vente régulière.
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Ses experts recommandent cependant l’instauration de taxes spécifiques et l’interdiction des promotions sur les prix.
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Pour ce qui est de la publicité, celle-ci est particulièrement pernicieuse pour les jeunes, car elle utilise les nouveaux supports tels que les courriels et les forums sociaux sur Internet.
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Les experts de l’OMS sont réservés sur la portée des recommandations du document qui vient d’être approuvé, sans être contraignant et dont la mise en œuvre ne sera pas simple dans les pays les plus pauvres.
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Dans les pays développés comme la France, les mesures préconisées sont généralement appliquées, avec des résultats souvent très limités.
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On peut simplement se consoler en pensant que la situation serait bien pire, si ces dispositions n’existaient pas.