Pour une réglementation européenne sur la sûreté aérienne
Article lu 11437 fois, depuis sa publication le 14/01/2010 à 09:00:00 (longueur : 3275 caractères)
Alors qu’il n’existe aucune réglementation relative au contrôle des passagers aériens et de leurs bagages dans l’Union européenne, la question d’une réglementation communautaire se pose aujourd'hui, à propos de l’introduction des scanners corporels dans nos aéroports et ce principalement pour les passagers à destination des Etats-Unis.
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Actuellement, les aéroports, placés sous le contrôle des directions de l’aviation civile de leur pays respectif doivent répondre, en matière de contrôle des passagers, en dehors de la réglementation nationale, aux demandes des compagnies aériennes, qui en supportent le coût.
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L’implantation des scanners corporels est aujourd’hui d’actualité, après la tentative d’attentat sur le vol Amsterdam-Detroit du 25 décembre dernier, qui a pu être déjouée in extremis et que le passage du présumé kamikaze au scanner corporel aurait normalement rendu impossible.
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Or, le débat sur le scanner corporel divise profondément les vingt sept pays membres, alors que les experts en sécurité aérienne ont souligné la nécessité d’une approche européenne face aux menaces sur la sécurité.
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Leur dernière réunion, programmée de longue date, n’était que consultative et aucune décision n’était étendue.
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Il en ressort simplement des discussions que sur un sujet aussi délicat que les scanners, il ne sera pas facile de dégager une ligne de conduite commune.
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Dans ces conditions, il n’est pas question d’homologuer un quelconque appareil, en vue de son adoption par les instances compétentes des pays membres.
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Pour le moment, chaque pays membres aura la possibilité d’autoriser des scanners corporels, à titre expérimental dans les aéroports de son choix, ce qui sera, le cas de la France, à côté, entre autres, de la Grande Bretagne et des Pays Bas, nos plus proches concurrents sur les lignes transatlantiques.
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Dans la mesure où les lignes aériennes qui figurent parmi les plus sensibles dans notre ciel sons celles en direction des Etats-Unis, on peut se référer aux scanners corporels qui y sont utilisés à l’embarquement.
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Ces scanners, qui se présentent comme des portiques, sont de deux types, l’un utilise des ondes millimétriques qui s’arrêtent à la surface de la peau, tandis que l’autre utilise de rayons X qui y pénètrent et qui peuvent, à la longue, être nuisible à la santé.
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Or, on sait d'ores et déjà, pour ce qui est des scanners dont l’utilisation, à titre expérimental a été annoncée pour avant la fin du mois, à Orly et à Roissy pour le contrôle des passagers à destination des Etats Unis, qu’ils seront du premier type, donc totalement inoffensif pour la santé.
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Il reste le problème du respect de l’intimité des passagers qui préoccupe les associations de défense des droits de l’homme.
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A cet égard, selon la Direction générale de l’aviation civile, l’agent placé devant son écran de contrôle n’y verra pas apparaître de corps dénudés, mais des androïdes reconstitués en trois dimensions, dont l’identité lui sera masquée, sans pouvoir faire le rapprochement entre un passager et l’image qui s’affiche sur son écran.
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Si l’embarquement à destination des Etats-Unis est à ce prix, il faudra bien que les voyageurs qui veulent s’y rendre acceptent de passer par le portique du scanner.