Programmation d’une hausse malencontreuse
Article lu 10244 fois, depuis sa publication le 25/03/2011 à 07:51:57 (longueur : 2338 caractères)
EDF, contrôlée encore à 85% par l’Etat, demande l’autorisation d’augmenter d’une manière continue le prix de vente de l’électricité aux particuliers, comprise entre 5 % et 6,5 % par an jusqu’ en 2015, pour des raisons complexes qui échappent à l’entendement du grand public.
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Cette hausse, si elle est acceptée, serait mal venue car elle pèserait, comme bien d’autres, sur le pouvoir d’achat des salariés et des retraités dont le revenu, même s’il progresse, ne la couvre pas.
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Les pouvoirs publics ont laissé entendre en début d’année que l’augmentation du prix de l’électricité était inéluctable en France, afin de financer les investissements dans le parc nucléaire et le développement des énergies renouvelables, pour se situer à terme autour de 30%, ce qui correspond en gros à la demande formulée par EDF.
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Or les motifs invoqués pour justifier cette hausse ne sont pas pertinents et il faut chercher ailleurs.
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EDF qui exploite 58 réacteurs financés sur fonds publics, devrait disposer d’un fonds de réserve, équivalent aux amortissements industriels, sinon financiers, pour financer le renouvèlement des installations.
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Bien entendu, il faudra le moment venu financer la « déconstruction » des centrales arrêtées, mais il n’en est pas question dans le contexte actuel.
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Quant au développement des énergies renouvelables, comme l’éolien et le photovoltaïque, il est financé par l’industrie privée.
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L’explication la plus probable est, sauf erreur de noter part, la volonté de l’Etat de se dégager à l’avenir du financement des nouveaux équipements, en particulier des EPR, en en transférant la charge à l’exploitant, qui doit se procurer les moyens nécessaires, en relevant ses tarifs.
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Un autre problème, venu de Bruxelles, risque d’entrainer une augmentation sérieuse du prix de vente de l’électricité d’origine nucléaire aux français.
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Dans le cadre de la libération de l’électricité en Europe, EDF est contraint de revendre jusqu’à 25% de sa production d’énergie nucléaire à ses concurrents.
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Son intérêt est d’obtenir le prix de cession le plus élevé possible en justifiant sa position, libre concurrence oblige, rapport au prix pratiqué en France, d’où sa volonté de les tirer vers le haut.
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Ce sont les consommateurs qui en feront les frais, sauf à consommer mois, comme le souhaitent les écologistes.