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Le rôle de l’assurance dans la promotion du riskmanagement en France
Article lu 9354 fois, depuis sa publication le 25/02/2011 à 09:28:23 (longueur : 2290 caractères)
Nous étions en 1973 et la première difficulté à vaincre était celle de trouver un nom à cette fonction venue des Etats-Unis et un titre pour celui qui l’exerce, à une époque où l’utilisation de termes étrangers était formellement proscrit.
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Il a fallu se rabattre, faute de mieux, sur gestion et gestionnaire des risques, alors qu’aujourd’hui on parle simplement d’une fonction « risques et assurances ».
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A cette époque, le dirigeant d’un cabinet de courtage connu se plaisait à dire à tous ceux qui voulaient bien l’entendre, que le riskmanagement était un phénomène éphémère imaginé par des chargés d’assurances désireux de mettre en valeur leur activité.
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Quelques années plus tard, il a reconnu s’être trompé.
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Jusqu’à la fin du 20ème siècle, l’activité du riskmanagement se cantonnait au traitement des risques aléatoires, à l’exclusion des risques dits d’entreprise, c'est-à-dire pris délibérément dans le cadre de l’activité de l’entreprise, sauf ceux qui peuvent faire l’objet d’une assurance.
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C’est le cas du crédit fournisseur et de la responsabilité décennale de ceux qui participent à un acte de construire.
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Cependant, si le riskmanagement a réussi son implantation dans les grandes entreprises, c’est grâce, à l’époque, à l’application stricte du tarif des risques industriel, le « tarif rouge » des assureurs.
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Les riskmanagers, transfuges de l’assurance, se sont intéressés prioritairement aux mesures de prévention et de protection des installations industrielles, en privilégiant les travaux neufs, qui leur permettaient de bénéficier de rabais tarifaire important, de nature à rentabiliser les investissements correspondants : murs et portes coupe-feu, et surtout les installations extinction automatiques, les sprinklers.
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Pour cette mission, le riskmanager se faisait assister par un ingénieur sécurité agréé CNPP.
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Le fin du fin était d’obtenir que le riskmanagement soit saisi des projets de travaux neufs, avant toute réalisation.
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Le riskmanagement a pu, par son action, faire affecter une partie du budget assurance aux investissements de prévention et de protection, en contribuant à la pérennité de l’entreprise.
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Notre courtier sceptique de l’époque, aurait pu craindre qu’en l’absence de sinistres, le riskmanagers ne se fasse oublier.