A la recherche de nouvelles règles de solidarité, dans le cadre d’un pacte social rénové Article lu 10727 fois, depuis sa publication le 31/07/2009 à 12:00:00 (longueur : 4389 caractères)
Le vieillissement de la population dans les pays développés et plus particulièrement en Europe, est devenu l’une des données centrales de notre époque.
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Ce phénomène est accentué par l’allongement de la durée de vie, d’un trimestre par an, depuis une vingtaine d’années.
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En même temps, la durée de la formation s’est allongée au détriment du temps passé au travail, car l’âge de départ à la retraite, pour rétablir l’équilibre entre formation, travail et repos, n’a pas été repoussé.
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En 1960, un homme passait en moyenne 47 ans au travail, de 18 à 65 ans, alors qu’aujourd’hui, il n’en passe plus que 38 ans, de 22 à 60 ans, tout en vivant 8 ans de plus.
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C’est, certes, un progrès social, mais qui oblige ceux qui sont en activité à faire vivre ceux qui ne travaillent pas encore et ceux qui ne travaillent plus.
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Si le raccourcissement de la vie au travail est le même un peu partout en Europe, la France affiche en outre l’un des taux d’emploi des seniors les plus bas du monde, car deux tiers des 55-64 ans ont quitté le marché du travail.
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En France l’âge médian de sortie du marché du travail est de 58 ans, contre 64 ans en Suède.
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Cette situation résulte d’un choix délibéré, au nom de la sauvegarde de l’emploi, qui a conduit à avancer l’âge de départ à la retraite de 65 à 60 ans et à favoriser la pré-retraite, alors que dans la conjoncture actuelle, il est impossible de revenir en arrière.
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Avec la multiplication des mesures autour de l'age des salariés, le salarié en fin de carrière a fini par être considéré dans les entreprises comme inemployable et on attend avec impatience le moment de pouvoir le faire partir.
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Il en résulte une spirale d’effets pervers qui a conduit à la dépréciation du travail des seniors.
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À la fin de la seconde guerre mondiale, il s’est instauré implicitement un pacte social entre générations :#
- La formation des jeunes,#
- le travail des adultes,#
- le temps d’inactivité des personnes âgées (qui étaient les pauvres de l’époque).
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La vie familiale s’est calée sur ces trois temps sociétaux, soutenue par les allocations familiales, ce qui a favorisé le mariage et la naissance des enfants.
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Cette situation favorable à la famille a déclenché, un baby-boom, qui a duré près des 30 ans, de 1945 à 1975, et dont les enfants, nés à l’époque, arrivent progressivement, depuis 2006, à la retraite.
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Cette organisation a connu quelques soubresauts, par un désir de changement des jeunes, suivies par la classe ouvrière, en 1968, puis a repris son cours pour quelque temps encore, où d’autres phénomènes sont venus perturber le cours des choses.
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Progressivement, la société industrielle, née de la reconstruction de l’après-guerre, a cédé la place à une société de la connaissance, qui a individualisé et fragmenté le travail.
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Des parcours de vie plus flexibles que par le passé ont modifié ce cycle de vie à trois temps.
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Le travail pourra et devra même être interrompu par des temps de formation, car plus personnes ne pourra, après une formation initiale, exercer la même activité jusqu’à la retraite.
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La vie familiale subit aussi de nouveaux parcours, influencé par des divorces, des naissances tardives, des familles recomposées, des périodes de chômage, de réadaptation et de recherche d’emploi, qui oblige la protection sociale de s’y adapter.
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Les parcours ne sont plus standardisés et la protection sociale doit s’adapter à de nouveaux besoins.
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Ce n’est plus la protection de la famille qui prime, mais celle de l’individu, qu’il faut suivre dans son cursus.
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Là-dessus se greffe la question de l’âge de la retraite, faut-il le repousser ou simplement, comme on l’a fait depuis 1993, jouer sur les années cotisées, ce qui permet de partir plus tôt, mais avec une retraite sérieusement écornée.
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Il sera difficile de considérer, comme dans les pays scandinaves, que l’expérience est une richesse nationale, qui ne demande qu’être exploitée, par la formation des plus de 50 ans, tant que l’on n’aura pas besoin des seniors pour faire le travail en manque de bras.
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Il suffit de savoir ce qui s’est passé en France à partir de 1940, avec 4 millions d’hommes au front, puis dans des camps de prisonniers de guerre en Allemagne. On a fait appel aux femmes, qui depuis n’ont plus cessées de travailler et un jour, les circonstances conduiront à faire appel au travail des seniors
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