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Sous-entendus et faces cachées de l’accord de Paris

Sous-entendus et faces cachées de l'accord de Paris

Article lu 26717 fois, depuis sa publication le 09/12/2016 à 07:32:43 (longueur : 5300 caractères)


L'un des objectifs de la COP 22, qui vient de se terminer à Marrakech, est de mettre en oeuvre l'accord de Paris, fruit de la COP 21 et d'en préciser, en tant que de besoin, le contenu et d'en organiser le suivi et la mise en oeuvre.

La surprise qui a suivi la signature, comme prévu de l'accord au siège de l'ONU à New York, a été sa ratification dans la condition prévue pour sa mise en application qui a eu lieu avant l'ouverture de la COP 22, et à laquelle personne ne s'attendait.

Le climat favorable, sur le point de se dégager de cette mise en application inattendue a été vite tempéré par l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis, qui ne partage pas la volonté dont a fait état son prédécesseur en fin de mandat, de lutter activement contre le dérèglement climatique.

Cette élection laisse craindre la fragilité d'un consensus né de l'accord de Paris ce qui a donné lieu à des titres dans la presse comme « L'accord de Paris, un récit enchanteur mais dangereusement trompeur » autrement dit « trop beau pour être vrai. »

Mais cet accord existe et ne demande qu'à être mise en oeuvre, sans se décourager, même si c'est difficile.

Dès le lendemain de la COP 21, en décembre 2015, Laurence Tubiana, négociatrice en chef française expliquait que l'accord de Paris, célébré comme un succès international historique devrait fonctionner comme une « prophétie auto réalisatrice ».

Le fait de parler de « prophétie auto réalisatrice » dénonce de la part de la négociatrice une grande perplexité de ce qu'il faut attendre du comportement des acteurs politiques et économiques dont dépend la mise en oeuvre de l'accord.

Or, elle est, en tant que négociatrice certes, la mieux placée pour redouter les sous-entendus et les faces cachées de l'accord.

Nos recherches sur la signification de « prophétie auto réalisatrice » qui peut intriguer nos lecteurs, nous ont conduits à retenir sa définition décrite il y a plus d'un demi-siècle par la sociologue américaine Robert K. Merton pour qui elle est de s'assurer que les esprits se focalisent sur une évolution possible, de sorte que l'on fait mouvement pour que les choses avancent, que la prophétie est en route, autrement dit qu'elle devient réalité.

Le caractère historique de l'accord de Paris tient essentiellement aux objectifs ambitieux qu'il contient et aux signaux forts qu'il adresse aux décideurs impliqués dans le réchauffement atmosphérique.

Il les envoie au « momentum » qu'il produit, pour reprendre une expression répétée par les architectes de l'accord.

L'accord de Paris fait ainsi de la transition énergétique un pas vers une économie « bas carbone », en incitant les acteurs à changer leurs pratiques et en réorientant leurs investissements.

Ceci s'adresse à la fois aux acteurs privés et aux acteurs publics qui doivent favoriser par des dispositions appropriées l'action des premiers.

Les COP à venir, même si cela n'a, semble-t-il pas avoir été le cas de celle qui vient de se terminer au Maroc, auront pour principale fonction de prolonger ce « momentum ».

Entraînés dans cette démarche, ses promoteurs n'ont d'autre choix que de l'entretenir, de la faire prospérer, ce qu'ils ont tenté de faire en renvoyant le bilan à fin 2018, ce qui leur donne deux bonnes années pour agir.

On ne peut pas dire que rien n'a été fait en 2016 depuis l'accord de Paris, qui a été signé, puis ratifié, sous la présidence française, ce qui n'est pas rien.

L'approche retenue, qui est basée sur un droit non contraignant, comporte des engagements volontaires et des systèmes de garantie fondés sur des avis d'experts et l'émission de signaux incitatifs en direction d'une multitude de partenaires.

Un tel mode de gouvernance est fondé sur le principe selon lequel on ne fait bien que ce à qui on croit et à quoi on consent.

L'accord intervenu à Paris mise sur la bonne volonté de ses parties et sur un contrôle des engagements, ce qui fait qu'il est plus susceptible d'être mis en oeuvre qu'un accord contraignant, que tous chercheraient à contourner, une fois conclu.

Cependant, on sait que les engagements pris par les Etats conduisent à un réchauffement climatique largement supérieur à 3 degrés et les experts de l'ONU craignent qu'un record d'émission de gaz à effet de serre en voie d'être battu chaque année, d'ici 2030, ce qui conduira à consommer 74 %, du crédit de carbone dont dispose la planète.

C'est dans ce contexte que les voix des climato sceptiques regagnent du terrain, après l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis, au risque de créer ainsi une situation conflictuelle.

Aujourd'hui, les difficultés rencontrées par les transitions énergétiques, même chez nous, ne permettent pas de conclure qu'elles hypothèquent toute possibilité de contenir le réchauffement climatique en deçà de 2 degrés, alors que cet objectif a été introduit en droit international par le traité de Paris.

Cependant, la belle histoire d'une révolution verte qui serait en marche ne doit pas conduire à nous voiler la face sur les contradictions et le paradoxe de la situation mondiale.

Il reste impératif d'agir pour contribuer à la transition vers une société décarbonnée en regardant la réalité climatique en face.

Erik Kauf
Rédacteur en Chef



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