Il faut mettre un terme à la répétition des inondations imputables aux grandes crues
Article lu 20622 fois, depuis sa publication le 09/12/2011 à 09:21:56 (longueur : 3284 caractères)
Après chaque inondation, on voit arriver des ministres qui s’efforcent de donner satisfactions aux demandes de reconnaissance de catastrophe naturelles formulées par les élus locaux.
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Les services de voierie remettent en état le domaine public et les experts des assureurs dressent l’état des dégâts en vue de leur indemnisation au titre de la garantie des catastrophes naturelles dont la mise en œuvre est pratiquement acquise.
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Les sinistrés nettoient et sauvent ce qui peut être sauvé et après un moment de désespoir parfaitement compréhensible, cherchent à reprendre une vie et une activité normale, en remplaçant ce qui a été détruit, grâce aux indemnités à venir.
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C’est aussi l’occasion de parler des plans de prévention contre les inondations, en les perfectionnant et en espérant qu’ils seront plus efficaces la prochaine fois.
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Une inondation est un débordement d’un cours d’eau en crue, qui submerge les terrains en détruisant ce qui s’oppose au passage de l’eau.
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Or, la création des cours d’eau ne relève pas de l’initiative humaine, ils se sont développés au gré des crues du passé et c’est l’homme qui en a entravé l’écoulement, en s’établissant le long de leur cours.
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Le dernier exemple en date est l’inondation d’une partie de Bangkok, la Venise de l’Asie, dont l’homme a bétonné les canaux, pour gagner des terrains constructibles.
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Les techniques modernes permettent à la fois d’assurer l’écoulement de l’eau et l’activité humaine, à condition d’y intégrer les mesures de protection efficace, de ne pas exposer les personnes et les biens sans protection et de ne pas sous-estimer les forces de la nature, toujours en évolution.
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Dans ce domaine, la prévention n’a pas cours, parce que l’on ne peut pas empêcher la pluie de tomber et qu’il faut faire avec.
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Les forces de la nature ont tendance à nous jouer de mauvais tours, ce que les experts en météorologie désignent par conséquences du dérèglement climatique, dont il faut, plus que jamais, anticiper l’évolution.
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Cependant, c’est un domaine parmi d’autres où il faut rapprocher, en fonction des moyens disponibles, le possible du souhaitable.
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A ce titre, et il n’est pas envisageable de protéger l’intégralité du territoire national contre la crue du centenaire, pour autant que l’on puisse la déterminer.
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Il y aura nécessairement des choix à opérer entre zones protégeables et zones vouées aux inondations.
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Le premier devoir a respecter est celui qui a trait à la sécurité des personnes, en évitant de les exposer aux crues au point d’avoir à faire évacuer des quartiers et à procéder à des opérations de sauvetage dans les maisons inondées.
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Ensuite intervient la sécurité des biens dans les zones d’activité qui ne peuvent pas supporter des inondations à répétition.
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La première question qui se pose est de savoir s’il est matériellement possible, d’éviter le débordement, en cas de crue, des cours d’eau, en les approfondissant et/ou en les élargissant et en enlevant tous les obstacles à l’écoulement des eaux.
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En cas d’impossibilité, il faut ordonner le déplacement des personnes et des biens, malgré les difficultés qui en découlent.
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Dans ce contexte, celui qui exerce la fonction de « Maîtrise des risques » doit faire preuve d’humilité et d’abnégation.