L'attitude face au risque facteur essentiel de la gouvernance (Pr Jean-Paul Louisot)

« Je crois que la chose la plus importante, au-delà de la discipline et de la créativité, est d'oser. » (Maya Angelou)

L'appétence et la tolérance pour le risque sont aujourd'hui un élément essentiel de toute approche de gestion du risque d'entreprise. En plus de répondre aux exigences imposées par les normes de gouvernance d'entreprise, les organismes de tous les secteurs sont de plus en plus sollicités par leurs parties prenantes clés, y compris les investisseurs, les analystes et le public, pour exprimer clairement l'étendue de leur volonté de prendre des risques afin d'atteindre leurs objectifs stratégiques.
La déclaration de tolérance au risque est comme une boussole qui aide les organismes à naviguer dans les eaux dangereuses d'un environnement complexe et volatil grâce au pilotage de la gestion des risques. C'est un outil important pour permettre aux organismes d'inscrire leur gestion des risques dans un périmètre délimité par la stratégie. C'est donc le creuset qui permet aux dirigeants de traduire leur attitude face au risque en appétit pour le risque pour soutenir leurs objectifs stratégiques.

L'élaboration d'une déclaration de tolérance au risque clairement défini ouvre la voie à une gestion efficace des risques. Elle établit les limites dans lesquelles un organisme peut fonctionner confortablement, en veillant à ce que les risques ne soient ni ignorés ni exagérés. C'est sur ce fondement que les décideurs de niveau stratégique, tactique, ou opérationnel peuvent prendre des décisions éclairées et prendre des risques calculés qui soutiennent leurs objectifs.

C'est pourquoi il faut plonger dans le monde de la tolérance au risque et explorer comment elle permet aux entreprises de gérer l'incertitude et la complexité avec plus de confiance. Mais alors, il faut s'interroger pour découvrir les secrets derrière ces déclarations puissantes, et ainsi libérer le potentiel de réussite de l'organisme pour atteindre des objectifs ambitieux permis par une réflexion systématique pour concevoir et mettre en œuvre le projet d'entreprise optimal.

Une gestion et une gouvernance des risques efficientes sont cruciales pour le succès de tout organisme. Elles jouent un rôle essentiel dans l'identification, l'évaluation et la réduction des risques potentiels qui pourraient entraver la réalisation de la mission et l'atteinte des objectifs stratégiques. En mettant en œuvre de solides pratiques de gestion des risques, les décideurs au sein des organismes peuvent prendre des décisions éclairées, optimiser les opportunités, contenir les menaces, et protéger les intérêts et attentes de leurs parties prenantes.

L'un des principaux objectifs de la gestion des risques est d'identifier les risques potentiels, menaces et opportunités, auxquels un organisme peut être confronté dans ses projets. Cela implique de mener une évaluation complète des risques pour évaluer les facteurs internes et externes qui pourraient avoir une incidence sur l'entreprise et son personnel. En identifiant de manière proactive les risques, les organismes peuvent élaborer des stratégies pour les traiter avant qu'ils ne dégénèrent en problèmes importants.

Une fois les risques identifiés, il est essentiel d'évaluer leur impact potentiel sur l'organisme, et ses principales parties prenantes. Il s'agit d'évaluer la probabilité de survenance et l'ampleur des conséquences de la réalisation de chaque risque. En quantifiant les risques au moyen de divers modèles et techniques, comme l'analyse des probabilités ou la planification de scénarios, les organismes peuvent prioriser leurs efforts de réponse en conséquence, en particulier sur les risques « tueurs » qui pourraient mettre en cause la résilience, voire l'existence même de l'organisme.

Sur le volet négatif des risques, la gestion des risques vise à minimiser ou à éliminer les menaces potentielles grâce à des stratégies de traitement efficaces. Au niveau de la réduction, ces stratégies comprennent la mise en œuvre de contrôles et de mesures de protection pour réduire la probabilité ou l'incidence des risques cernés.

Par exemple, les organismes peuvent établir des politiques et des procédures internes pour assurer le respect des réglementations ou améliorer les normes de service à la clientèle. Au niveau du financement, il s'agit de mettre en place le volet « risque » de la stratégie financière à savoir les financements exceptionnels, internes et/ou externes, pour compenser les pertes provoquant des manques de trésorerie et des chutes de rendement.

La conformité, c'est à dire respect des lois et règlement est un aspect incontournable de la gestion des risques et de la gouvernance. Les organismes de toutes natures doivent respecter les lois et règlements applicables ainsi que les normes spécifiques du secteur industriel dont elle dépende, non seulement pour éviter les sanctions légales mais encore ne pas subir des dommages à la réputation. Il en ressort un lien intrinsèque entre conformité et gestion des risques ; en intégrant des pratiques de gestion des risques dans toutes leurs activités, les entreprises peuvent s'assurer qu'elles respectent les exigences légales et réglementaires tout en préservant leur réputation.

La gestion des risques vise également à protéger les intérêts des parties prenantes. Qu'il s'agisse d'actionnaires, de salariés, de clients ou d'organismes gouvernementaux, toutes les parties prenantes ont un intérêt direct dans …

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