De la difficulté à maîtriser les maladies nosocomiales Article lu 19175 fois, depuis sa publication le 09/03/2012 à 10:07:27 (longueur : 4227 caractères)
Les infections nosocomiales recensées, contractées en milieu hospitalier, touchent chaque année, selon les sources retenues 500 000 à 700 000 personnes et font plus de 4 000 morts.
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Pour ce qui est du nombre de victimes, les chiffres publiés ne peuvent pas inclure les infections bénignes qui se déclarent après la sortie du patient de l’hôpital ou de la clinique et dont ils préfèrent en faire leur affaire, sans vouloir retourner, et pour cause, là où ils ont été infectés.
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Selon le Conseil supérieur d’hygiène publique, une infection dite nosocomiale est une infection contractée lors d’une hospitalisation, si elle était absente lors de l’admission du patient, en respectant un délai d’incubation d’au moins 48 heures, après l’admission.
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Pour les infections de plaies opératoires, on accepte comme nosocomiale les infections survenues dans les 30 jours suivant l’intervention.
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S’il y a mise en place d’une prothèse ou d’un implant le délai est l’année qui suit l’intervention.
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Dans une affaire récente, une femme âge de 75 ans a déclaré une infection deux mois après la pose d’une prothèse de la hanche, alors que l’intervention se serait passée au mieux et que la patiente a récupérée une bonne motricité.
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Résultat, elle est restée alitée plusieurs semaines avant d’être réopérée.
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Comme rien dans le comportement de l’équipe chirurgicale ni dans les procédures mises en place dans la clinique concernée ne permettait d’expliquer ce type d’accident, l’hypothèse retenue a été que la patiente était déjà porteuse de la bactérie en cause avant son hospitalisation, ce n’est pas impossible, mais sans pouvoir non plus, le prouver.
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D’ailleurs, il n’était pas possible de savoir comment elle l’a acquise, ni par quel mécanisme cette bactérie a survécu à la préparation préopératoire, sauf à admettre que la préparation était insuffisante.
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La dernière enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales, la quatrième de ce type, remonte à 2006.
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Les résultats publiés en 2009 et qui portent sur 95% des lits d’hospitalisation ont fait ressortir une prévalence de 4,95 % des patients hospitalisés, soit un patient sur 20.
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Les principales infections sont les infections urinaires pour 30%, dues généralement à la pose de sondes les pneumopathies pour 15% et les suites opératoires pour 14%.
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Cependant, la France n’est pas une exception, car à l’échelle mondiale, l’Organisation mondiale de la santé - l’OMS - a estimé que 1,4 million de personnes souffrent à tout moment d’une infection contractée à l’hôpital.
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Attention, ce chiffre n’est pas à rapprocher du nombre de victimes chez nous en France, car il s’agit d’une estimation annuelle alors que celui cité par l’OMS est celui du nombre de personnes vivant avec une infection à l’instant T.
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Il est toujours difficile d’admettre que le séjour en milieu hospitalier, généralement pour une intervention chirurgicale, puisse être à l’origine d’une pathologie grave et douloureuse, laissant des séquelles et est parfois mortelle.
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Il faut se mettre à place d’un patient malchanceux, entré en clinique pour une intervention en chirurgie ambulatoire et qui se trouve ensuite cloué au lit, avec une infection par staphylocoques dorés, dont personne explique l’origine, tout en étant fier d’avoir trouvé in extremis l'antibiotique qui lui a sauvé la vie.
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Les 4 000 patients qui en meurent chaque année n’ont pas eu cette chance.
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Les progrès accomplis sont considérables, notamment en matière d’hygiène des mains, mais il reste tous les autres vecteurs des bactéries, sans parler de ceux dont sont porteurs les patients eux-mêmes.
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Face à l’impossibilité d’éradiquer toutes les maladies nosocomiales, il faut développer les moyens de lutte contre les infections une fois déclarées à commencer par la lutte contre l’utilisation abusive des antibiotiques.
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Le chercheur anglais Sir Alexander Fleming, après avoir découvert la pénicilline en 1928 avait lancé un avertissement concernant une utilisation abusive des antibiotiques.
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Il faut espérer l’arrivée de nouveaux antibiotique en mesure de lutter conter les bactéries multirésisantes, bien que peu sont actuellement annoncés pour arriver prochainement à maturité.
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