La Chine se dépeuple

C'est une nouvelle qui peut surprendre de la part du pays le plus peuplé du monde, qui surprend par ses exploits techniques et économiques, avec pour rançon, une pollution écrasante, non maîtrisée.

La raison en est la politique de l'enfant unique par famille, alors qu'il faut en moyenne 2,1 enfants par femme, pour reconstituer la population d'un pays.

Dans un premier temps, le manque de naissances est compensé par l'allongement de l'espérance de vie, qui se traduit par le vieillissement de la population, jusqu'au moment où le nombre de décès dépasse celui des naissances et c'est l'amorce du dépeuplement.

D'après les statistiques officielles, la Chine devrait commencer à perdre des habitants après 2030, après avoir atteint un pic de population de 1,45 milliard d'habitants.

D'ici là, la part des plus de 65 ans aura quasiment doublé en passant de 10 % à 18 % de la population, en 2030.

Depuis le 1er janvier 2016, les couples sont autorisés à avoir deux enfants, mais comme la vie des familles s'est organisée, par la force des choses, autour de l'enfant unique, les naissances ont progressé, la première année, d'à peine 6 %.

L'année qui vient de s'achever a enregistré 17,5 millions de naissances, contre 16,55 millions en 2015.

Ce million de naissances supplémentaires ne suffira pas à freiner le vieillissement de la population, tout en permettant de ralentir le déclin de la population.

Selon les dernières estimations, les Chinois devraient être 1,42 milliard en 2050, contre 1,27 milliard, si la politique de l'enfant unique avait été maintenue.

Une étude de la Fédération nationale des femmes de Chine publiée le 22 décembre dernier révèle que 53,3 % des familles avec 1 enfant de moins de 15 ans ne souhaitent pas avoir un second enfant.

Sur les 10 000 familles interrogées à travers le pays, 20,5 % en désirent un autre et 26,2 % hésitent.

Selon la directrice du Centre de recherche sur le genre, la famille et la santé de Shanghai, « Après plus de trente ans de limitation, l'enfant unique est devenu un homme et les gens l'acceptent comme tel, comme le montrent les études sur la taille idéale de la famille, indépendamment des contraintes pratiques ».

Elle ajoute « que dans la plupart des sociétés industrielles, c'est deux enfants par famille et c'est un enfant, en moyenne en Chine, dans des grandes villes comme Shanghai ».

Forcés à n'avoir qu'un enfant, les Chinois des villes se sont habitués à investir toutes leurs ressources sur lui, ce qui les détourne de l'idée d'en avoir un second.

Dans ces conditions, changer d'habitude nécessitera plus que la fin de la limitation à un enfant pour beaucoup d'entre eux, en sachant que le pouvoir politique n'est pas prêt à abandonner la politique de planification et de contrôle des naissances.

En janvier 2016, le vice-ministre de la santé avait déclaré « La Chine aura toujours une importante population, c'est pourquoi que le pays doit conserver sa politique de planification familiale pour vingt à trente ans.

Il fut une époque pas si lointaine que ça, et pas seulement en Chine, où il fallait avoir des garçons, pour assurer ses vieux jours.