L'énergie solaire gagne du terrain
Article lu 8071 fois, depuis sa publication le 07/02/2017 à 08:00:00 (longueur : 3431 caractères)
Insensiblement, le monde vient d'entrer dans une nouvelle ère énergétique, celle du solaire.
La chute des prix des panneaux solaires et les contraintes environnementales orientent les capitaux vers le solaire, en incitent les pays à tabler sur le solaire ce qui fait, que le photovoltaïque n'est plus une vue de l'esprit des écologistes, d'autant plus que les industriels jouent désormais ouvertement et massivement la carte du soleil.
En 2015, pour la première fois, les nouvelles capacités de production à partir des énergies renouvelables, hors grands barrages, ont représenté 53,6 % des nouveaux moyens de production raccordés aux réseaux, dont 62 gigawatts d'éolien et 56 gigawatts de solaire.
Les capitaux investis ont battu un nouveau record, soit 265,8 milliards de dollars, soit deux fois plus que dans les énergies fossiles, avec 130 milliards seulement, avec pour le renouvelable, un avantage du solaire sur l'éolien.
Les centrales solaires photovoltaïques sont devenues compétitives dans de nombreux pays et se développent sans les subventions massives qu'elles ont reçues au début de leur déploiement, comme en Europe, grâce à la Chine, en provoquant la chute spectaculaire des prix, fatale à l'industrie allemande notamment.
Dans les usines, l'automatisation a fortement réduit le taux de casse, de plus les fabricants innovent et produisent des cellules plus efficaces, en augmentant leur durée de vie, qui peut atteindre trente-cinq ans contre vingt-cinq, il y a 5 ans grâce à une plus grande fiabilité des matériaux.
Le coût des panneaux solaires a baissé de moitié depuis 2010 et devrait baisser encore de 60 % dans les dix prochaines années.
Autre signe des temps, les tarifs de rachat, pour soutenir la filière se sont remplacés, partout dans le monde, par des appels d'offres.
On en est encore loin en France, mais les prix baissent aussi, comme pour les centrales au sol, où il était encore dans une fourchette de 74 à 135 euros par MWH, alors que l'Ademe escompte une baisse de 35 % à l'horizon 2025.
L'Europe n'est pas le continent au potentiel prometteur alors que le boum viendra des pays émergents qui conjuguent un fort ensoleillement et une croissance soutenue de la demande d'électricité, avec un cadre réglementaire fortement sécurisé pour les investisseurs.
Cette évolution sert leur développement, ils peuvent valoriser leur potentiel et cela les affranchit de leur dépendance énergétique selon le français Engie qui affiche de grandes ambitions en Afrique.
Jusqu'à présent, le nucléaire était le seul moyen de produire une électricité compétitive et décarboné à grande échelle et ce
n'est plus le cas actuellement.
Cependant, il est impossible de comparer deux énergies, l'une intermittente, tant qu'elle n‘est pas stockée dans de puissantes batteries, l'autre mobilisable en permanence et dans ces conditions, un MW de solaire ne vaut pas un MW de nucléaire.
Au niveau mondial, le solaire fait travailler 2,7 millions de personnes, sur un total de 8,1 millions dans les énergies renouvelables.
Soutenu par l'entrée en force du numérique dans le monde de l'énergie, le solaire est au cœur d'une révolution et le premier maillon d'une chaîne de valeur, stockage d'électricité notamment qui, selon Thierry Lepercq, directeur général adjoint d'Engie apportera beaucoup plus d'énergie, beaucoup moins chère et pour beaucoup plus d'usages.