Comment les assureurs de personnes créent-ils de la valeur ? Article lu 24570 fois, depuis sa publication le 07/02/2012 à 15:38:43 (longueur : 4713 caractères)
La dernière étude sigma de Swiss Re, « Comprendre la rentabilité en assurance de personnes », analyse le besoin d'adopter un cadre de référence pour communiquer sur la valeur et la performance des compagnies d'assurance de personnes.
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Lukas Steinmann, co-auteur de l'étude sigma, explique « L'assurance de personnes joue un rôle clé dans la gestion des risques des sociétés modernes. A l'heure actuelle, de nombreuses générations ont recours à des produits d'assurance de personnes, et cela ne devrait pas changer à l'avenir, car les régimes publics d'assurance maladie et de retraite subissent les effets du vieillissement des sociétés. Comprendre la performance du secteur de l'assurance de personnes est important pour toutes les parties prenantes. Les investisseurs ont besoin de comprendre la rentabilité pour prendre les bonnes décisions d'investissement, les preneurs d'assurance et les régulateurs sont directement concernés par la viabilité financière des assureurs de personnes, et les directions des compagnies d'assurance considèrent un reporting précis et la compréhension de la rentabilité comme cruciaux pour le pilotage des activités »
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Ainsi, contrairement à la plupart des autres secteurs de l'assurance, l'assurance de personnes reposent sur des produits et services à long terme et de fait la rentabilité ne peut être évaluée que sur le long terme.
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La rentabilité ne peut être connue que bien après la fin du règlement de toutes les obligations liées aux polices souscrites.
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Swiss Re rappelle que les assureurs de personnes créent de la valeur par le biais d'opérations d'assurance et d'investissement. Il existe trois sources principales de bénéfices les marges techniques, le résultat des investissements et les commissions.
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Les assurances de personnes sont multiples, elles vont d'assurances temporaires, telle que le décès ou l'invalidité à des produits d'épargnes comme les produits en unités de compte ou les rentes différées.
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L'étude Sigma indique, par exemple, que les résultats des assureurs pour les produits de prévoyance reposent largement sur l'expérience de souscription, tandis que les bénéfices issus des produits d'épargne dépendent essentiellement des commissions et de la répartition des résultats des investissements.
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Ainsi, il est important que les compagnies d'assurances soient transparentes et publient des reporting détaillées.
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Milka Kirova, co-auteur de l'étude sigma, précise « Les compagnies d'assurance de personnes communiquent généralement sur leurs résultats par le biais de rapports trimestriels reposant sur des informations comptables. Les indicateurs réglementaires et comptables GAAP/IFRS fournissent, certes, une image très pointue de la performance historique des assureurs de personnes, mais ils ne reflètent pas pleinement la nature à long terme des opérations d'assurance de personnes. De plus, la comparaison entre pays et sociétés est rendue difficile en raison de règles et pratiques différentes »,
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Mais l'Etude Sigma remarque que la performance au niveau produit n'est souvent pas communiquée et peu d'informations sont disponibles concernant le profil de risque d'un produit et ses conséquences pour les bénéfices futurs. Les données comptables ne donnent pas non plus d'indication sur le coût du capital requis pour soutenir l'activité.
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Toutefois, le cadre de la valeur intrinsèque donne une mesure plus prospective de la rentabilité de l'assurance de personnes, bien qu'elle soit souvent utilisée uniquement par les dirigeants des sociétés d'assurance de personnes.
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La valeur intrinsèque est un cadre qui vise à quantifier les flux de trésorerie futurs de produits d'assurance et le coût du capital pour les branches aux profils de risque changeants.
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Lukas Steinmann conclue « Un nombre croissant de sociétés développent et promeuvent leurs propres indicateurs de performance afin de compléter le reporting financier traditionnel basé sur des informations comptables. Mais la frontière entre fournir des informations plus pointues et déconcerter les parties prenantes avec des mesures de rentabilité sans cesse changeantes est ténue. Une mesure sophistiquée, telle que la notion de valeur intrinsèque conforme au marché (market consistent embedded value ou MCEV) ou le cadre Economic Value Management très semblable de Swiss Re, pourrait aussi être bénéfique au reporting externe, si elle obtenait une plus grande adhésion. A l'avenir, les règles comptables spécifiques à l'assurance et les nouveaux cadres réglementaires sont susceptibles de contribuer à la standardisation du reporting financier et à une plus grande compréhension de la rentabilité de l'assurance par toutes les parties prenantes. »
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