Un pavé dans la mare des partisans de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Il s'agit d'une information passée inaperçue sur laquelle nous sommes tombées par hasard, en cherchant, pour notre gouverne tout ce qui a été publié sur l'opposition entre partisans et adversaires du transfert de l'actuel aéroport régional Nantes à Notre-Dame des Landes.

C'est un chercheur du CNRS à Nantes, Luc Brohan qui a mis en évidence une situation géologique particulière, compromettant, si elle devait se vérifier, l'aménagement de pistes pour avions gros-porteur sur le site retenu pour la construction de cet aéroport.

Ce n'est pas une première, il arrive régulièrement que des projets industriels ne se réalisent pas à cause de contraintes de cette nature, d'où l'importance des études de sol, préalables au lancement de tout projet de construction, la Tour Eiffel a failli, en son temps, en faire les frais.

Luc Brohan, en compilant des thèses de doctorat consacrées au traitement des sols argileux par liens hydrauliques dans la consolidation des sols tels que celui de Notre-Dame-des-Landes est arrivé à la conclusion que le sol du bocage était inapte à la construction des pistes.

Après de longues réflexions, il est arrivé la conclusion que la méthode choisie par le concessionnaire du futur aéroport était inefficace et il a décidé d'alerter le ministère de l'environnement et de rendre public son travail de synthèse.

La mise en garde formulée par Luc Brohan n'est pas passée inaperçue et a donné lieu à de nombreux échanges.

Le promoteur a bien prévu un traitement aux liants hydrauliques, chaux et mélange chaux-ciment, dont Luc Brohan redoute les effets délétères.

Entre-temps, l'Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilité, l'IDDRIM, rattaché au ministère de l'environnement concluait :
« Certains minéraux particuliers, comme les micas, peuvent réduire l'efficacité du traitement voire l'annuler complètement » ce qui confirme les observations formulées par Luc Brohan.

Le risque est de voir les pistes s'affaisser sous le poids des avions du fait de la présence de l'eau en pleine zone humide.

Pour Luc Brohan « La présence de l'eau finira par annihiler tous les effets du traitement dans un délai rapide, la piste va donc s'affaisser ».

Il ajoute que la piste pourra être construite, mais elle ne résistera pas au temps, elle se mettra à gondoler, alors que l'exigence de planéité est impérative pour l'utilisation de la piste.

Bien entendu, d'autres solutions sont possibles pour consolider la piste, comme de planter des pieux dans le sol, qui devront aller jusqu'à la roche, mais avec un coût prohibitif.

Dans le temps, on construisait des pistes avec des plaques de béton armé, comme cela se faisait pendant la Seconde Guerre mondiale par les Allemands, notamment pour la piste de l'actuel aérodrome de Nantes, mais ce n'est pas à l'ordre du jour pour celui qui nous occupe ici.

Enfin, un autre problème, cerise sur le gâteau, peut-être soulevé, dont on n'a pas encore entendu parler, celui du brouillard dégagé par la zone humide et qui se produirait entre 50 et 70 jours par an.