Les ménages français semblent moyennement satisfaits de leur sort
Article lu 10266 fois, depuis sa publication le 06/12/2013 à 07:36:18 (longueur : 4299 caractères)
C’est ainsi que l’on peut interpréter le classement « bien être » publié par l’Organisation de coopération et de développement économique, l’OCDE le 5 novembre, basé sur l’indice de satisfaction dans la vie.
L’OCDE, dont le siège est à Paris, est une organisation de pays riches, qui comporte actuellement 34 pays membres et un certain nombre de pays correspondants.
Elle a noté et comparé l’état de satisfaction des ménages de 15 pays, dans un classement « bien être » un groupe de pays qu’elle a qualifié à cette occasion « d'un club des pays développés » ce qui est bien le cas.
Les ménages de la France, un pays qui fait partie de ce club, ont obtenu la note de 6,6, qui correspond, a peu près, à la moyenne générale de « bien être », exprimée par les ménages des pays sélectionnés, qui s’établit à 6,62.
Les ménages suisses arrivent en tête de ce classement avec la moyenne de 7,8 et on trouve à la quinzième et dernière place les hongrois, avec la note de satisfaction de 4,7.
Précisons que ce classement n’est pas fondé sur un quelconque état des lieux établi par des experts qualifiés, mais il correspond au ressenti par les ménages.
Cette approche rend les comparaisons difficiles, car il faudrait pouvoir relativiser les opinions exprimées, en fonction de l’état d’esprit, qui domine à l’instant T dans chaque pays, et qui, de surcroit, peut évoluer rapidement en fonction des circonstances du moment.
L’OCDE a noté, à cet égard, que si les Français sont connus pour être « prompt à la bougonnerie », le ménage français moyen avait été un peu moins affecté par la crise, qui sévit actuellement, que celui des autre pays, ce qui, à priori, peut sembler parfaitement contradictoire.
L’OCDE a noté que comparé aux autres pays membres de ce club des pays développés, la France obtenait de bons résultats dans plusieurs des 11 dimensions retenues pour mesurer le sentiment de bien être.
Celles-ci portent sur le revenu et le patrimoine, l’emploi et les salaires, le logement, l’état de santé, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, l’éducation et les compétences, les liens sociaux, l’engagement civique et la gouvernance, la qualité de l’environnement, la sécurité personnelle et le bien être subjectif.
Les Français se situent dans la bonne moyenne pour ce qui concerne le logement, les revenus et le patrimoine, l’équilibre vie privée/vie professionnelle, qualité de l’environnement et santé.
L’OCDE note que le revenu disponible moyen des ménages français a augmenté en termes réels d’environ 2% entre 2007 et 2011, d’où un pouvoir d’achat en hausse, alors qu’il baissait globalement, dans la zone euro.
Cependant, elle constate dans le même temps une progression des inégalités, qui affectent immanquablement le sentiment de bien-être des ménages.
Elle note, sans surprise, que les ménages Français se sentent nettement défavorisés depuis des années, pour ce qui concerne l’emploi et les salaires.
Ils se montrent en moyenne mécontents de leur condition de travail et 33 % des salariés français se déclarent actuellement, travailler dans un mauvais environnement.
Il s’agit du pourcentage de mécontents le plus élevé au sein des pays européens, qui peut s’expliquer par la crainte de perdre son emploi, en cette période de montée du chômage, dans le pays.
Par ailleurs, l’actualité politique du moment explique l’expression des sentiments de doute, pour ce qui est du bien-être subjectif, de l’engagement civique, de la sécurité personnelle, de l’éduction et des compétences.
Elle entraine, comme le note l’OCDE, une baisse des ménages français de l’engagement dans des activités d’entraide et de bénévolat, alors que dans d’autres pays la solidarité se renforce à cause de la crise.
Le pourcentage de personnes déclarant avoir aidé quelqu’un ou avoir été actif dans le bénévolat, ont respectivement baissé de 3 et de 4 points, entre 2007 et 2012, alors que les chiffres augmentent en moyenne dans l’OCDE.
Cette évolution négative peut s’expliquer par le report de plus en plus important des moyens disponibles au profit de la solidarité familiale, né du soutien financier à apporter à des proches, ayant perdu leur emploi.
Il faut situer l’étude de l’OCDE dans le contexte économique actuel, pour en saisir la signification.