Dans l’affaire de l’amiante les plaintes ont du mal à prospérer
Article lu 16477 fois, depuis sa publication le 06/04/2012 à 09:25:23 (longueur : 3117 caractères)
Seize ans après le dépôt des premières plaintes, cinquante deux entreprises sont toujours concernées par l’instruction et cinquante quatre personnes ont été mises en examen sans que l’on sache sur quoi elles vont pouvoir aboutir, sur des inculpations ou sur des non lieux.
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Par amiante on désigne des minéraux à texture fibreuse, l’un des produits utilisé massivement depuis la fin du 19è siècle dans le bâtiment et dans l’industrie et que l’on ne sait toujours pas, par quoi remplacer, depuis la reconnaissance de sa dangerosité.
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L’amiante a été remarqué à l’époque pour sa résistance à la chaleur, au feu, aux agressions électriques et chimiques et par son pouvoir d’isolation.
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Sous sa forme friable, il a été utilisé dans de nombreux calorifugeages et flocages, ainsi qu’en feuilles et en plaques, ce qui fait que l’on le trouve partout, dans les bâtiments, les navires, les matériels roulants, les chaufferies et installations industrielles en général.
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On s’est aperçu, assez rapidement, que ce produit « miracle » était hautement toxique par inhalation des fibres, à l’origine d’une maladie désignée par asbestose, dérivée de l’ancien nom de l’amiante, l’asbeste.
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L’asbestose donne lieu à des cancers broncho-pulmonaires, de la plèvre et des voies digestives, ce qui a conduit à leur interdiction progressive dans un nombre croissant de pays, dont la France en 1997.
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Il s'est avéré que l’amiante n’était pas seulement dangereuse pour ceux qui la manipulaient, mais aussi pour ceux qui séjournent dans des locaux ou qui utilisent des matériels qui en sont garnis.
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Une activité aujourd’hui en plein développement est celle du désamiantage, devenue obligatoire et incontournable en cas de déconstruction ou de rénovation de tout bien meuble ou immeuble qui en comporte.
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Les opérations de désamiantage se font avec un luxe de précaution, qui en alourdit le cout, mais la sécurité des personnes qui en ont la charge est à ce prix.
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Les plaintes en souffrance ont pour objet l’exposition aux risques de l’amiante, de ceux qui en ont été les victimes, des risques que les personnes physiques et morales mises en cause ne pouvaient pas ignorer.
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On leur reproche principalement de ne pas avoir doté le personnel exposé à l’amiante d’équipements de sécurité individuels efficaces.
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La gravité de la situation, née de la complexité du problème mais aussi du nombre considérable de victimes à indemniser, a incité les pouvoirs publics à superposer à la procédure d’indemnisation des maladies professionnelles susceptibles d’être mise en œuvre, un système d’indemnisation spécifique.
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Celui-ci a pris la forme d’un fonds d’indemnisation, « Le fonds d’indemnisation des Victimes de l’Amiante » le FIFA, qui est un établissement public national à caractère administratif.
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Ainsi, les victimes de l’amiante ont été indemnisées ou sont susceptibles de l’être, ce qui retire aux plaintes en cours, tout aspect pécuniaire.
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Il reste les sanctions pénales que les plaignants souhaitent voir intervenir, qui relèvent des tribunaux répressifs, à saisir au nom du peuple Français par le Parquet.