Un jour, il faudra bien passer au démantèlement des centrales nucléaires
Article lu 16032 fois, depuis sa publication le 06/03/2012 à 16:45:03 (longueur : 3452 caractères)
Que l’on soit pour ou contre le nucléaire, que l’on prolonge le durée de vie des centrales actuelles de 15 , de 20 ou de 40 ans, que l’on arrête d’en construire de nouvelles ou que l’on continu d’en construire, un certain nombre de centrales sont déjà à l’arrêt et il faut les déconstruire ou les démanteler dans un prochain avenir.
#
Des techniques ont été développées et sont couramment utilisées pour raser des sites industriels et des immeubles de grande hauteur en béton ou en acier mais, pour ce qui est des centrales nucléaires, tout reste à inventer, bien que les exploitants s’y préparent, depuis de longues années.
#
Ainsi, EDF qui exploite les 58 centrales nucléaires françaises, a déjà 9 réacteurs à l’arrêt et un parc qui arrivera progressivement, quoi que l’on décide, en fin de vie.
#
Elle a créée e 2001, il y a plus de dix ans un cabinet d’études, le Centre d’ingénierie de déconstruction et environnement, le Ciden, dont les 560 techniciens, bases à Lyon, supervisent les déconstructions en cours et prévoient celles à venir.
#
Avant la création du cabinet d’études, EDF n’avait pas arrêté de stratégie et le traitement des centrales à l’arrêt se limitait à vidanger les centrales à l’arrêt de leur combustible, qui était envoyé pour retraitement à l’usine de La Hague et la centrale à l’arrêt était provisoirement placée sous surveillance, en attendant la décroissance naturelle de la radioactivité.
#
Cette position n’est pas tenable sur le long terme, car la déconstruction des centrales en fin de vie est une étape normale de la production d’énergie nucléaire et sa mise en œuvre relève de la responsabilité de l’exploitant.
#
Par conséquent, EDF a entrepris la déconstruction intégrale des neuf réacteurs à l’arrêt et son engagement a été inscrit dans le contrat de service public signé avec l’Etat le 21 octobre 2005.
#
Tout ceci se fait sous le contrôle et après avis de l’Autorité de sécurité nucléaire.
#
Depuis, les techniques de démantèlements on fait des progrès, notamment aux Etats-Unis, qui ont totalement démonté une douzaine de centrales.
#
En bénéficiant des retours d’expérience à l’international, il est possible maintenant de s’attaquer au démantèlement des centrales, sans exposer les ouvriers aux des radiations dangereuses pour leur vie et leur santé, grâce à l’emploi de robots téléguides.
#
Par ailleurs, à l’avenir, le démantèlement immédiat, dès l’arrêt d’une centrale, permet de faire appel aux ouvriers de celle-ci ce qui, tout en leur conservant leur emploi, permet de bénéficier de l’apport de leur connaissance des installations.
#
La mise en œuvre de ce programme posera des problèmes problème technique et un problème financier de première importance.
#
Dans la mesure où il s’agira, dans un premier temps de travailler sur des prototypes, il faudra mettre au point des technique adaptées et de les ajuster an fonction de la progression des travaux.
#
Tout ceci à un coût qui devra finalement s’intégrer dans celui de la production de l’énergie produite, dans le prix du kilowatt facturé au consommateur.
#
On ignore ce qui a été provisionné par EDF à cet égard et on peut s’attendre à de mauvaises surprises.
#
Un second problème technique se posera à propos du stockage des vestiges industriels radioactifs, en rapport avec leur volume.
#
Par contre, EDF pourra, en raison des volumes à traiter, acquérir des connaissances exportables, dans un domaine particulièrement tendu.