La France connaît un retard dans les énergies vertes qui devrait se rattraper
Article lu 7727 fois, depuis sa publication le 06/02/2017 à 07:36:47 (longueur : 3338 caractères)
Les campagnes électorales sont l'occasion de tirer des plans sur la comète sous la forme de promesses électorales, rarement tenues et c'est surtout l'occasion de parler des énergies renouvelables, un sujet à la mode depuis des années.
Les professionnels prennent aussi position, afin de recevoir des commandes et c'est bien dans ce but qu'ils ont reçu le 31 janvier les postulants à la prochaine élection présidentielle, à la Maison de la Mutualité à Paris, pour le colloque annuel du Syndicat des énergies renouvelables, le SER.
La France a pris du retard dans ce domaine, car la part des énergies renouvelables n'était que de 14,9 % en 2015 alors qu'elle aurait dû atteindre 17 % pour se trouver en phase avec l'objectif de 23 % à atteindre en 2020, dans le cadre du « paquet énergie climat européen ».
La France se trouve au dernier rang en Europe par rapport à son objectif, où la première place revient à la Suède, avec 52,6 % de renouvelable à fin 2014.
Il faut dire, à sa décharge, que la France n'abuse pas des énergies fossiles, étant à la tête du plus important parc nucléaire en Europe, qui produit de l'électricité, mis à part tous les reproches que l'on peut faire au nucléaire, sans émettre de gaz à effet de serre.
Concernant le retard pris par la France dans le domaine des énergies renouvelables, pour le président du SER « Il ne faut pas se faire d'illusions, on n'arrivera pas à rattraper le retard d'ici 2020, mais il n'est pas trop tard pour se mettre sur la bonne trajectoire pour 2030 ».
La loi de transition énergétique d'août 2015 prévoit de porter, à cette échéance, la part du renouvelable à 32 % du mixte énergétique et, parlant au nom des industriels, il veut faire preuve d'optimisme, alors que le bilan 2016 est aussi en demi-teinte.
Dans l'éolien terrestre, 1 345 mégawatts MW de capacité nouvelle ont été installés, un record historique, mais pour autant le parc en place dépasse à peine 11 000 MW, très en deçà des 19 000 mg visés en 2020.
La faute en incombe en grande partie aux recours systématiques déposés par les association anti- éolien.
La simplification administrative intervenue depuis n'empêchera pas les recours, qui devraient être moins nombreux, en divisant par deux la durée de réalisation des parcs éoliens, de six à sept ans aujourd'hui.
La situation est inverse dans le solaire photovoltaïque où le parc en place atteint 6 650 MW fin septembre 2016, déjà au-delà des 5 400 MW escomptés en 2020, bien que le moratoire des 2010 sur les projets solaires, pour crever la bulle spéculative, est passé par là.
C'est pour l'éolien en mer que le tableau est le plus pessimiste, les turbines des six parcs au large des côtes, pour un total de 3 000 MW ne tourneront pas avant la prochaine décennie et les résultats d'un nouvel appel offres pour une puissance de l'ordre de 500 MW sont toujours attendus.
Par contre, l'embellie espérée tient à la programmation pluriannuelle de l'énergie publiée en octobre 2016 en faisant grimper la capacité hexagonale d'énergies renouvelables à 71 000 ou 78 000 MW, selon les scénarios, en 2023.
La ministre de l'environnement Ségolène Royal a lancé deux appels d'offres dans le photovoltaïque sur trois ans et les industriels réclament autant pour l'éolien terrestre, ce qui permet de parler d'éclaircie.