Pourquoi et comment intégrer les facteurs ESG ? (Pr Jean-Paul Louisot)

Un document publié par FERMA, l'ICIIA et ECODA sur l'intervention des différentes fonctions dans la gestion des facteurs ESG d'un organisme constitue le cœur de cet article enrichit par de nombreuses publications citées dans la bibliographie

« Les gens aiment savoir que les entreprises avec lesquelles ils interagissent et achètent sont des entreprises qui font du bien dans le monde. » (Hendrith Vanlon Smith Jr, PDG de Mayflower-Plymouth)

Les facteurs ESG changent le monde des entreprises, car les parties prenantes s'attendent de plus en plus à ce que les organismes rendent leurs activités plus soutenables. Il y a de bonnes raisons de répondre à ces attentes, mais avant tout, il est important de comprendre ce qu'est l'ESG et ce qu'il signifie pour tout organisme.

Les risques ESG comprennent les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance d'une entreprise qui ont une incidence sur la situation financière ou le rendement opérationnel d'une entreprise et qui pourraient nuire à sa réputation ou à ses finances.

Quel que soit le secteur d'activité ou la taille, chaque organisme demeure vulnérable au risque ESG. Étant donné que les préoccupations peuvent nuire à la réputation ou à la situation financière, il convient que chaque conseil d'administration de créer une stratégie ESG pour réduire le risque ESG. Sans elle, un organisme est confronté à une triple menace :
*Perte de financement des investisseurs ESG
*Perte de clients socialement conscients
*Non-respect des règlements, ce qui peut entraîner d'énormes pénalités
Les sociétés doivent prendre en compte les lois et règlements propres à leur secteur industriel pour définir le rôle de supervision des politiques de gestion des risques du conseil d'administration.

Les marques qui ont sous-estimé les conséquences des risques de gouvernance ont fini par payer un lourd prix pour cette erreur. Par exemple, Volkswagen a admis avoir falsifié les tests d'émissions en 2015 et ce scandale ESG a coûté des milliards d'Euros au constructeur automobile de renommée mondiale en amendes, pénalités, coûts de rachat et de dommages et intérêts. C'est pour cela que la gestion des risques liés à la gouvernance de tout organisme devrait favoriser la transparence et décourager les comportements illégaux.
Des agences indépendantes comme Bloomberg, MSCI, Refinitive et JUST Capital calculent les cotes ESG pour différentes sociétés. Chaque agence a ses propres méthodes de calcul et de notation. Elles s'appuient sur des algorithmes et des analystes pour convertir les mesures ESG en scores en silos environnementaux, sociaux et de gouvernance. Ensuite, elles fusionnent les notes en une seule note primaire. La plupart des agences attribuent des notes sur une échelle de 100 points. Plus la note est élevée, mieux l'organisation gère les risques ESG.

Dans ce contexte, il n'est pas étonnant qu'une enquête récente d'ecoDa/Ethics&Boards ait conclu que les facteurs ESG font leur entrée dans les comités des conseils d'administration européens. Bien qu'ils ne soient pas légalement obligatoires, le nombre de comités ESG ont augmenté de 54 % au cours des trois dernières années. Les facteurs ESG sont également devenus des critères de rémunération importants lors de la conception d'incitatifs à court terme pour les PDG. En 2020, les indicateurs ESG de la majorité des entreprises européennes représentaient près de 10 % du rendement total du plan d'incitation.

Les modèles de gouvernance tels que les trois lignes de défense favorisent la coopération entre toutes les fonctions et opérations au sein d'un organisme, de sorte que la soutenabilité peut vraiment être intégrée à tous les niveaux stratégiques, tactiques et opérationnels de façon à atteindre les objectifs stratégiques de soutenabilité.

La gestion des risques (deuxième ligne) et l'audit interne (troisième ligne) sont des facteurs clés pour assister le Conseil d'administration et la direction générale comme composantes essentielles de la défense. C'est pour cela les administrateurs, les gestionnaires des risques et les auditeurs internes devraient agir de concert et ans attendre pour que leurs organismes puissent remplir leurs responsabilités et répondre aux attentes de leurs parties prenantes en ce qui concerne la soutenabilité.

Du fait que les investisseurs utilisent les critères ESG pour prendre des décisions financières, les conseils d'administration doivent évaluer les stratégies de leur entreprise. Ils devraient prendre l'initiative de veiller à ce que les initiatives liées aux facteurs ESG cadrent avec la mission et la vision de leur entreprise, notamment en créant une stratégie ESG.
Lors du calcul des risques, de l'élaboration de stratégies de gestion des risques et de la conduite d'autres activités essentielles du conseil d'administration, une plateforme de gestion du conseil d'administration aide les conseils d'administration à progresser plus intelligemment et plus rapidement. Des consultants ont conçu des plateformes dédiées qui incluent des outils qui favorisent la collaboration et augmentent l'intégrité et la transparence pour de meilleures pratiques ESG.

« Une entreprise non soutenable n'est pas soutenable. ». » (Fábio Pestana Bezerra, Brésilien, Docteur ès Sciences de gestion, Horizonte Investimentos)

L'évolution du rôle des administrateurs dans le contexte d'importance accrue des ESG
Dans le contexte d'intérêt accru des parties prenantes et de la réglementation pour les facteurs ESG, les chefs d'entreprise font face à une nouvelle crise de confiance. Bien que les sondages montrent que le public fait confiance aux entreprises au détriment d'autres institutions comme le gouvernement, les médias et les ONG, le tableau n'est pas parfait.
En fait, les chefs d'entreprise surestiment largement ce sentiment. Une récente enquête de PwC montre que si 87 % …

Lire la suite (et les autres études du Pr Jean-Paul Louisot), dans les pages du magazine RiskAssur-hebdo, cliquez ICI