Histoire d’un naufrage annoncé, celui du Costa Allegra
Article lu 16281 fois, depuis sa publication le 05/03/2012 à 10:31:51 (longueur : 3522 caractères)
Le Costa Allegra, un navire de croisière, tout pimpant naviguait, parti de Madagascar en direction des Seychelles avec 636 touristes et 413 membres d’équipage à son bord, lorsqu’ un incendie dans la salle de machine a mis fin à son périple dans l’océan Indien.
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On a appris rapidement que ce navire de croisière, a commencé sa carrière en 1969 comme porte-conteneurs et qu’il était à sa seconde transformation, pour passer, en deux temps, de 174 mètres à 188 mètres de long , pour devenir en 1992 le navire de croisière de la compagnie Costa, qui défraie en ce moment la chronique .
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Le Costa Allegra n’a pas dérivé longtemps et a pu, par chance, être remorqué rapidement et atteindre les Seychelles où les passagers et s’est l’essentiel, ont pu être débarqués seins et saufs, avec leurs bagages.
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Entre temps, les langues se sont déliées, alors que ce navire, en fait un vieux rafiot, aurait être envoyé à la casse depuis longtemps.
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Les experts auront à se prononcer sur les causes du sinistre et, s’il a pour origine la vétusté des équipements de navigation et plus particulièrement celle des moteurs, la société de navigation ne s’en tirera pas à bon compte au regard de l’indemnisation des victimes.
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N’oublions pas qu’elle est déjà dans le collimateur de la justice, après le naufrage de l’un des ses navires phares, le Concordia, qui git sur une plage italienne, avec un lourd bilan de 35 morts ou disparus.
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Au moment de rejoindre la terre ferme, la compagnie Costa Croisière, qui s’est déjà distinguée par l’offre d’indemnisation faite hâtivement aux passagers du Concordia, a proposé à ceux du Costa Allegra, soit de terminer leur périple, à ses frais, aux Seychelles, soit de rentrer chez eux, en recevant, à titre de compensation, le double du montant de la croisière.
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La moitié environ des passagers ont accepté de rester aux Seychelles, jusqu’à la date programmée de leur retour.
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Il faut savoir que les passagers sont restés pendant trois jours sur le pont du Coista Allegra dans des conditions précaires, sans lumière, sans toilettes en état de fonctionner normalement, sans pouvoir séjourner, faute de climatisation dans leurs cabines et en étant tributaire, pour la nourriture et les boissons de ce qui a pu être apporté par hélicoptère.
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D’après les témoignages recueillis, l’équipage a fait son devoir et les a assistés de son mieux.
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Ils ont eu de la chance dans leur malheur, car la mer était calme, bien qu’il avait été envisagé, pour raison de sécurité, de les transborder, en pleine mer, sur un navire venu à leur secours.
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C’est maintenant que va se poser la question de l’indemnisation des passagers qui, fort de l’exemple des actions intentées par les passagers du Concordia, ne se contenteront peut- être pas de ce qui leur est proposée.
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On sait, à propos du naufrage de Costa Concordia, qu'une procédure a été engagée aux Etats-Unis par un cabinet d’avocats spécialisé, mettant en cause la société mère américaine de Costa Croisière, immatriculée en Floride.
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Ce sont des procédures collectives dont les frais sont assumés par les avocats américains qui ont l’habitude de les intimer.
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Les indemnités réclamées et souvent obtenues, généralement à l’amiable, sont sans rapport avec ce qui peut être obtenu en France, car on y tient compte de la gravité, sous la forme de « dommages punitifs » de la faute imputé aux responsables pour évaluer chiffre les dommages.
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Les honoraires des avocats, perçus uniquement sur le montant des indemnités, en témoignent.