Gestion des risques et modélisation (Pr Jean-Paul Louisot) Article lu 14659 fois, depuis sa publication le 04/11/2022 à 07:11:03 (longueur : 4802 caractères)
« Ils ont inventé des instruments financiers exotiques que personne ne peut évaluer correctement — pas même eux — et ont conçu des modèles de risque complexes et erronés qui ont triomphé du bon sens. » (Chuck Epstein)
Le paysage économique actuel est souvent dépeint comme un environnement concurrentiel mondial complexe caractérisé par des facteurs technologiques volatils, l'accélération des cycles de vie, la libéralisation du marché du travail, et les crises financières. Pour relever ces défis, les organismes adoptent de plus en plus des stratégies complexes, comme la diversification industrielle et internationale, des structures de capital sophistiquées et la collaboration avec l'ensemble des partenaires amont et aval, pour développer de nouveaux produits au sein d'un réseau résilient. Cependant, malgré leurs contributions potentielles à la création de valeur, ces stratégies ne sont sans poser des problèmes et, avec leur mise en œuvre, les risques auxquels les organismes sont confrontés prolifèrent.
L'éventail des risques que les organismes doivent prendre en compte est si vaste que les praticiens et les universitaires ont cherché une approche de gestion des risques qui puisse rendre compte des interdépendances potentielles entre les risques et facilite pour les décideurs l'examen des effets probables de tous les types de risques sur leurs processus organisationnels, produits et services, entre autres éléments. À cet égard, l'approche globale et intégrée que propose l'ERM combine toutes les activités de gestion du risque en un cadre unique qui facilite l'identification de ces interdépendances.
Les partisans des approches de gestion intégrée des risques estiment que l'ERM est plus efficiente que les approches traditionnelles du fait même des synergies qui peuvent découler de la prise en compte des interdépendances entre les différents risques. Alors que les actions sur chaque risque réduisent la volatilité des résultats d'une seule source, l'ERM réduit la volatilité globale en limitant l'agrégation des risques entre les différentes sources ; mais encore faut-il pouvoir modéliser l'avenir pour « créer des allées de vraisemblance dans le brouillard du futur. »
Dans ce contexte, à quoi sert un « modèle » de stratégie lorsque tous les modèles possibles sont si clairement et si manifestement erronés? Si la guerre fait partie des efforts humains les plus complexes, le monde dans lequel les organismes développent et exécutent leurs stratégies est lui-même de plus en plus complexe. Dans un tel contexte, à quoi servent les simplifications nécessaires des modèles? Peut-être que les stratèges devraient reconnaître et traiter la complexité plus directement, en pensant de façon créative au problème en question, et éviter d'utiliser des modèles qui sont nécessairement faux.
Aucun modèle stratégique n'est une représentation parfaite du monde, mais certains, en particulier ceux qui fournissent des cadres pour la pensée systématique ou qui créent des images puissantes et collantes pour la communication, offrent des idées précieuses qui justifient leurs coûts. Quels sont les modèles et les métaphores les plus puissants? Et quelles sont les conséquences de l'utilisation d'un modèle plutôt que d'un autre? Ces questions sont à la base d'un argument de longue date sur la façon de penser, d'écrire et de parler de stratégie.
Par exemple, tout le monde sait que la récession de 2008 a été causée par un effondrement du marché de l'habitation dans le monde et qu'elle a entraîné la plus grande récession et la plus grande destruction de la richesse depuis la Grande Dépression de 1929.
Mais ce qui est moins connu est comment les instruments financiers exotiques utilisés par les fonds spéculatifs du monde ont contribué à créer et accélérer cette destruction de la richesse parce que leurs stratégies, instruments financiers complexes, et les investisseurs inconditionnels du marché ont tous souscrit à une stratégie reposant sur des modèles dépourvus de mesures de risque qui étaient encore compliquées par le manque de liquidités en cas d'urgence.
Ajoutez à cela l'aveuglement des organismes de contrôle des marchés financiers du monde et la nécessité pour les propriétaires moyens de chercher à créer de la richesse grâce à leur actif le plus précieux. (Leurs maisons et leurs capitaux propres pour financer l'emprunt à la consommation de carburant — et nous avons eu la tempête parfaite pour un événement mondial sévère de destruction de la richesse mondiale, qui s'est répercutée dans le monde pendant pratiquement une décennie près son début.
Plus généralement, la modélisation des risques permet ….
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