Les Etats les plus exposés se préparent à la montée du niveau de la mer
Article lu 11039 fois, depuis sa publication le 04/11/2013 à 09:09:32 (longueur : 3855 caractères)
L’élévation du niveau de la mer est le résultat de deux facteurs qui ont la même cause : le réchauffement atmosphérique.
Il s’agit d’une part d’un apport d’eau douce du fait de la fonte des inlandsis, de la calotte glacière des pôles et des glaciers terrestres et, d’autre part de l’expansion thermique directe de l’eau de mer.
L’élévation n’est pas uniforme et les valeurs indiquées sont des moyennes, dont les effets ressentis varient sous l’action du vent, des courants et de la configuration des fonds et des côtes.
La situation peut s’aggraver sous l’effet d’inondations temporaires par des eaux d’origine marines, dans des zones côtières dont on vient d’avoir quelques échantillons catastrophiques, même en France.
Les prévisions dont on dispose sont celles du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le GIEC, dont la dernière révision remonte à novembre 2012, à l’occasion de la 18ème Conférence sur le climat à Doha, qui évalue la montée de la mer entre 0,50 et 1 mètre d’ici 2100.
C’est la forte hausse, par rapport de la prévision précédente, qui est inquiétante, car elle traduit la dégradation continue de la situation climatique.
De plus, une fourchette qui va du simple au double, dénote la difficulté de la prévision et le côté insaisissable de la situation.
Notons qu’au cours du 20ème siècle la mer n’a monté que de 17 cm, alors que l’accélération constatée par le GIEC est la conséquence du réchauffement climatique actuel, qu’il faut prendre très au sérieux.
Lorsque la mer monte sur les plages sous l’effet de la marée, les enfants qui ont construit des châteaux de sable s’échinent vainement à les préserver de la mer.
Un jour, il en sera de même des zones côtières, les plus urbanisées, comme l’Ile de Manhattan de New York, aux plus pauvres, telle que la multitude des petits Etats insulaires du Pacifique, qui seront les premiers à être engloutis par les eaux, que la mer les érode actuellement par leurs côtes.
Face à ces défis majeurs, la solution ultime sera la migration des habitants vers l’intérieur des terres, dans leur propre pays, ou vers les pays d’accueil qui se manifestent dès à présent.
Avant d’envisager des solutions aussi radicales, les petites îles du Pacifique multiplient les initiatives, dans le cadre du Programme régional océanien de l’environnement, le PROE qui rassemble, sous l’égide de l’ONU, 23 Etats.
Dès à présent, la vie quotidienne de leurs habitants est de plus en plus menacée par la raréfaction de l’eau potable et des ressources alimentaires.
Une récente étude de l’Institut pour le développement de la Communauté du Pacifique constatait des effets du réchauffement de l’eau sur la migration des thons vers l’Est du Pacifique et sur la dégradation des récifs coralliens, refuge de nombreux poissons comestibles, ce qui peut hâter l’obligation de faire partir la population à cause de la diminution des ressources alimentaires.
Pour cette raison, avant d’envisager une solution aussi radicale que sera la migration, la PROE a adopté un cadre pour dix ans, qui met l’action sur la formation, la recherche appliquée et les actions locales, comme, par exemple, la plantation de mangroves pour stabiliser la côte.
On dira que ce sont des actions d’arrière-garde perdues d’avance, qui ne feront que retarder l’échéance, mais c’est gagnant pour ceux qui peuvent en bénéficier sur le champ.
Il est évident que les new-yorkais n’abandonneront pas, le moment venu l’île de Manhattan, sans tout tenter pour la préserver de la montée des eaux.
Il en sera de même, le jour où il faudra préserver la Côte d’Azur française de la montée de la Méditerranée.
La fonte des glaces étant amorcée, on peut toujours espérer dans une réduction massive des émissions de gaz à effet de serre, pour la ralentir et pour arriver à stabiliser la situation.