Le monde regorge de pétrole et les prix poursuivent leur hausse

Pendant quelque jour, on pouvait faire son plein de gazole en voyant le prix monter moins vite que le litrage pompe, parce que le prix du litre était inférieur à un euro.

Depuis, la situation a changé et le prix du gazole a repassé la barre des 1,25 euro et il en va de même des autres carburants.

Il y a encore peu d'années, le monde craignait de voir arriver le point culminant de la consommation de produits pétroliers, annonciateur d'un inexorable déclin des réserves d'hydrocarbures récupérables dans le sous-sol de la planète.

Un rapport prospectif « Energy Outlook 2017 » publié par BP le 25 janvier a mis fin à ce risque auquel plus personne ne croyait.

Ce groupe pétrolier, y constate que le trop-plein de pétrole et de gaz n'est pas près de se résorber, ce qui avait exacerbé la guerre des parts de marchés qui a fait rage pendant deux ans entre pays producteurs, qui craignaient de ne plus arriver à écouler leurs réserves, encore à extraire du sous-sol.

Selon le rapport du pétrolier britannique, les réserves récupérables, soit 2 600 milliards de barils représentent 2 fois la consommation attendue d'ici à 2050, ce qui correspond aux 50 % des réserves inexploitées, qui resteront, aux dires des experts, dans le sous-sol pour contenir le réchauffement.

Rappelons que le GIEC avait prévu qu'il faudra laisser en terre 80 % du charbon, du pétrole et du gaz pour contenir le réchauffement de la planète sous la barre de 2 degrés, ce qui est une autre approche de la sauvegarde du climat.

Il se confirme ainsi que ce n'est pas la raréfaction de l'offre, mais celle de la demande, qui conduira à la fin du pétrole.

On ne devrait plus revoir un baril à 100 dollars, le cours auquel il s'était maintenu entre 2011 et mi-2014 du fait des manœuvres des pays producteurs, jusqu'à l'arrivée des pétroles de schiste américains, qui ont mis fin à leur hégémonie.

Depuis deux mois, le prix du Brent qui s'était effondré, se négocie autour de 55 dollars, mais ce rebond tient à un accord intervenu entre les Etats dans leur seul intérêt, sans rapport avec l'offre et la demande.

Cependant, l'accord de rationnement intervenu, à l'initiative des pays membres des pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, l'OPEP, à l'origine des chocs pétroliers successif, auquel s'est joint la Russie, est fragile, au moment où le nombre de puits de pétrole en activité, est au plus haut depuis 2015.

L'Arabie saoudite a déjà annoncé que pour elle, l'accord n'irait pas au-delà du 30 juin 2017.

Le marché reprendrait ses droits et les cours du brut pourraient replonger avant les vacances d'été.

Les pays producteurs viennent de prendre conscience de ce que présente sur le moyen et le long terme la transition énergétique sur leur activité, vers un glissement en direction des énergies renouvelables, après un dernier pic pétrolier.