1er trimestre 2012 : les retards de paiement des entreprises françaises proches des 12 jours
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En moyenne sur le premier trimestre 2012, les retards de paiement des entreprises françaises, analysés par Altares au travers des balances âgées des entreprises, se situent à 11,9 jours, proches du cap des 12 jours affiché depuis plusieurs trimestres.
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32,6 % des entreprises françaises payent leurs factures sans retard, mais 36 % en décalent le règlement de 1 à 15 jours ; c'est le pourcentage le plus élevé en Europe.
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Dans trois régions de France, le taux de paiements effectués sans retard est inférieur à 30 % ; l'Ile-de-France (24,1 % mais 7,7% payent avec plus de 30 jours de retard), le Nord-Pas-de-Calais (28,7 %) et la Corse (29,6 % mais 7% payent avec plus de 30 jours de retard).
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Quatre autres régions sont sous la moyenne nationale (32,6 % des règlements effectués sans retard) ; Alsace (30,9 %), Haute-Normandie (31,3 %), Picardie (31,7 %) et Provence-Alpes-Côte-D'azur (32 % mais 6,8 % payent avec plus d e30 jours de retards).
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L'Aquitaine se distingue positivement avec 36,9 % de règlements effectués sans retard, taux stable sur trois mois, et moins de 5 % des paiements sont retardés au-delà de 30 jours.
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En Europe, le retard moyen est quasi stable à 13,2 jours contre 13,3 jours fin 2011.
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L'Allemagne continue de tirer la performance européenne avec des retards en moyenne de seulement 6 jours tandis que le Royaume-Uni repasse au-dessus de la barre des 16 jours.
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La Péninsule Ibérique ferme la marche avec des retards moyens de paiement toujours supérieurs à 20 jours. Ils se situent à 20,8 jours en Espagne et 26,1 jours au Portugal. Le pourcentage des longs retards supérieurs à 30 jours diminue (- 1 %) pour se fixer à 15,8 % en Espagne et 19,6 % au Portugal, taux encore les plus importants en Europe.
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41 % des entreprises européennes payent leurs fournisseurs sans retard.
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Thierry MILLION, responsable des analyses Altares, explique « Plus de 16 000 entreprises ont connu une défaillance sur les trois premiers mois de l'année. Les deux tiers d'entre elles présentaient des retards de paiement fournisseurs de plus de 15 jours.
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Ce taux est deux fois supérieur à celui observé sur l'ensemble des entreprises (défaillantes et non défaillantes) ; preuve une fois encore que retards de paiement et pérennité d'entreprises sont indissociables. Connaitre cet indicateur avancé de la situation des paiements du client est un facteur de transparence économique et donne aux fournisseurs les moyens d'arbitrer leur politique crédit et piloter leur BFR de façon plus sécurisée. Et cela dès les premiers signes de décalage de règlement. En effet, les entreprises françaises sont championnes d'Europe des « petits » retards de paiement. Pourtant, l'analyse permanente des balances âgées des entreprises confirme chaque jour une réalité : les décalages de paiement, considérés au préalable comme peu significatifs par les fournisseurs, se sont transformés imperceptiblement mais inexorablement au fil des mois en de sérieux retards, voire en défaillance du client. L'amélioration des comportements de paiement est un enjeu majeur de l'économie réelle, mais semble se heurter à une résistance quasi culturelle. Les retards de paiement pénalisent pourtant gravement les entreprises, handicapant l'innovation, l'investissement et la croissance. La dynamique de succès passera par une meilleure maitrise des comportements de paiement générateur de cash, le nerf de la guerre».