Vingt cinq ans après Tchernobyl
Article lu 11368 fois, depuis sa publication le 29/04/2011 à 09:10:17 (longueur : 2957 caractères)
Il est probable que sans la toute récente catastrophe nucléaire au Japon, le 29ème anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl serait, si non passé inaperçu, mais n’aurait pas donné lieu aux manifestations pour l’abandon du nucléaire telles que nous les connaissons.
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Le 26 avril 1986, l’un des réacteurs de la centrale de Tchernobyl en Ukraine avait explosé au cours d’un test après, dit on, une erreur de manipulation, à une époque où aucun pays n’était préparé à faire face aux conséquences d’une telle catastrophe, surtout pas l’Ukraine qui s’est trouvée responsable sur son territoire, d’un site nucléaire hérité de l’empire soviétique.
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Le 29ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl a donné lieu à d’importantes manifestations en Allemagne et en France pour réclamer l’abandon du nucléaire, alors que l’opposition au nucléaire ne s’y est manifesté , jusqu’à présent qu’ à l’occasion des transports, de la France vers l’Allemagne, de résidus décontaminés, dont la France s’est fait une spécialité.
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Les situations respectives de l’Allemagne et de la France, face au nucléaire, ne sont pas comparables, alors qu’en Allemagne les réacteurs nucléaires ne produisent qu’un tiers de l’électricité du pays, en France, ils en produisent les trois quarts.
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Par ailleurs, l’Allemagne dispose d’importantes ressources de charbon, dont du charbon brun, qui se positionne entre l’anthracite et la tourbe, qui brûle parfaitement dans les centrales thermiques, à condition de ne pas être trop regardant pour ce qui est de la pollution.
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Dans ces conditions et pour faire face à la grogne naissante, la chancelière Angela Merkel a décidé un moratoire de trois mois sur la décision de l’allongement de la durée de vie des réacteurs nucléaires, alors qu’il avait été décidé de fermer tous les réacteurs d’ici 2020.
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La situation de la France, qui vient d’entrer dans une période électorale longue et tendue est différente, alors que tous les acteurs cherchent à donner des gages aux partisans de l’abandon du nucléaire, tout en reconnaissant, sans savoir par quoi le remplacer, que cet abandon s’étalera sur de longes années et sans évoquer les conditions du démantèlement des centrales une fois fermées et surtout sans évoquer son financement.
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Par ailleurs, la France dispose d’une importante industrie nucléaire qui développe actuellement une nouvelle génération de réacteurs, les EPR, dont les premiers exemplaires sont en construction en Finlande et en Chine et celui de Flamanville en France.
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Même si le développement des EPR pose encore des problèmes qui retardent leur mise en service, ils sont destinés à faire face aux futurs besoins d’électricité des pays qui choisissent de s’en doter.
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En cas d'abandon programmé de la filière nucléaire française, quel serait l’avenir de l’industrie nucléaire d’un pays qui ne disposerait plus de façade pour présenter sa production ?
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Aux politiques de répondre à cette à question.