Les nanotechnologies sont de plus en plus présentes dans la médecine

Avant de parler de la future nano-médecine, nous devons rappeler que les nanotechnologies ont trait à la fabrication ou l'utilisation de matériaux, de dispositifs ou de systèmes ayant des dimensions comprises entre 1 et 100 nanomètres.

Précisons qu'un nanomètre est une unité de mesure équivalent à un milliardième de mètre, impossible à matérialiser par le commun des mortels, mais il existe dans les laboratoires et dans des unités de production conçues pour traiter de l'infiniment petit.

Pour mettre en oeuvre les nanotechnologies, il faut faire appel à la nanoscience qui porte sur l'étude des phénomènes observés dans les structures et dans des systèmes extrêmement petits et qui possèdent, à ce titre des propriétés, qui découlent spécifiquement de leur taille.

C'est sur ces propriétés spécifiques que repose l'intérêt porté aux nanotechnologies et cela, plus particulièrement, dans le domaine de la nano-médecine.

Le fait de passer à la nano-médecine conduit à jouer un peu aux apprentis sorciers, car il s'agit de l'exploitation dans le domaine médical des propriétés physiques principales d'objets issus des nanotechnologies dont la taille va du nanomètre, au micron, alors que, faute de recul, on n'est encore certain de rien.

La pratique accrédite l'idée que c'est en dessous des 100 nanomètres que réside surtout l'originalité de l'approche, car en dessous de ce seuil, ce sont les lois de la physique quantique qui s'appliquent.

Au-delà, on est plutôt dans l'hyper-miniaturisation qui permet déjà une diminution des couts en matières premières, un meilleur ciblage et moins d'effets secondaires.

Les nanotechnologies permettent, en effet, soit d'améliorer des produits existants, soit de créer des produits entièrement nouveaux, avec, à la clé, de nouveaux marchés.

Tous les domaines de la médecine, qu'il s'agisse des médicaments, des vaccins sont potentiellement concernés par cette nouvelle approche.

La France cherche à se placer en pôle position dans les nanotechnologies appliquées à la médecine et compte une trentaine d'acteurs industriels qui peuvent d'ors et déjà s'appuyer sur une recherche fondamentale solide.

Selon Laurent Levy, qui dirige l'une des sociétés françaises, championne du secteur, d'ici cinq ans, la plupart des groupes pharmaceutiques seront engagés dans des programmes en nano-médecine, comme sa société, qui cible des tumeurs avec des nanoparticules.

Beaucoup de groupes pharmaceutiques ont réalisé, selon lui en interne, les premiers investissements leur permettant de mener une veille active.

Des accords ont été passés entre de grands laboratoires et de petites sociétés spécialisées dans des domaines spécifiques, qui ne demandent qu'à être développés.
Les perspectives sont immenses et son marché mondial a été estimé, en 2010 à plus de 60 milliards de dollar pour atteindre entre 100 et 130 milliards de dollars d'ici 2016.

En France, la nano-médecine a pris un bon départ fondé, selon un consultant, Claude Allary, sur une recherche académique solide, avec deux pôles majeurs, Grenoble avec le CEA-Leti et l'Université Joseph-Fourier et l'Ile de France avec l'Université Paris-Sud, l'ENS Cachan.

C'est autour de ces deux pôles que sont implantés la majorité des PME, innovantes dans ce domaine.

La jeunesse de cette industrie et son caractère particulièrement innovant explique qu'il n'y pas encore de grands acteurs qui y participent.

Cependant, la France compte dès à présent une trentaine d'entreprises industrielles spécialisées ou recourant à des technologies de nano-médecine.

La difficulté, il faut en être conscient, est de convaincre d'aider une filière industrielle à émerger, en capitalisant sur l'expertise de ses promoteurs.

On croit savoir, qu'en l'absence d'une structure de capital-risque dans le domaine de la santé, une structure publique va, pour la première fois, financer des essais cliniques de la santé.

D'autres initiatives pourraient voir le jour, avec une structure financière et technique élargie à l'Europe.

Un autre sujet, pas encore évoqué est celui de l'assurance et, en particulier celui de la responsabilité civile, encourue à l'occasion des travaux de recherche et développement dans le domaine de la nano-médecine, ou tout reste à découvrir.

Comme le marché traditionnel ne s'y prête pas, il faudra trouver une solution, sur celui des risques spéciaux.